Un service militaire volontaire bientôt lancé, avec 10 mois de rémunération à la clé ?

Le gouvernement envisage la mise en place imminente d’un service militaire volontaire, d’une durée de dix mois et assorti d’une rémunération, marquant une nouvelle étape dans l’engagement civique et la formation des jeunes adultes.

Un retour possible du service militaire volontaire en France

La France pourrait bientôt renouer avec une forme de service militaire volontaire, alors que les tensions internationales et la guerre à l’est de l’Europe inquiètent les décideurs. Selon des sources concordantes, une annonce d’Emmanuel Macron sur ce sujet est envisagée autour du jeudi 27 novembre, même si aucune confirmation officielle n’a été donnée à ce jour.

L’idée revient régulièrement dans le débat public, portée notamment par l’évolution de la situation sécuritaire aux frontières européennes.

Contexte international et motivations politiques

Le chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, évoquait récemment sur France 5 que « de nombreux voisins en Europe sont en train de réintroduire un service national ». Tandis que certains pays baltes ou scandinaves ont maintenu ou rétabli la conscription face à la menace russe, la France avait mis fin au service obligatoire en 1997 sous Jacques Chirac. Mais aujourd’hui, « il faut une nation capable de tenir, d’être mobilisée », estimait encore en juillet dernier Emmanuel Macron, devant un auditoire de hauts gradés.

À travers ce projet, il s’agirait non seulement de renforcer les capacités militaires françaises mais aussi d’offrir à la jeunesse un nouveau cadre pour servir le pays. Les arbitrages sont encore en cours : ni la durée précise ni le budget n’ont été officiellement communiqués. La ministre déléguée aux Armées, Alice Rufo, confirme néanmoins l’existence de « travaux en ce sens », tout en précisant que rien n’est définitivement acté.

Détails envisagés et enjeux pour l’armée française

Les scénarios actuellement étudiés tablent sur l’engagement annuel de 10 000 à 50 000 volontaires. Plusieurs médias avancent une durée possible de dix mois pour ce service rémunéré. La Revue nationale stratégique 2025 met en avant deux objectifs principaux : « renforcer la cohésion nationale » et « créer un réservoir de personnes mobilisables en cas de crise ». Un enjeu crucial alors que les armées françaises ambitionnent de faire passer leurs effectifs actifs à 210 000 militaires et leurs réserves à 80 000 d’ici 2030.

Parmi les points clés évoqués dans les débats :

• Cohésion nationale : volonté de retisser le lien entre armée et société.
• Masse critique : nécessité d’accroître le nombre de citoyens formés pour assurer la défense nationale.

Soutiens et débats politiques autour du projet

Ce projet suscite déjà des réactions contrastées au sein du paysage politique français. À droite comme à l’extrême droite, le ton est plutôt favorable. Ainsi, selon le président du Rassemblement national (Jordan Bardella) : « [Je suis] favorable au rétablissement d’un service sous les drapeaux […] en commençant par un service militaire ouvert aux volontaires. » Même écho positif chez certains élus Les Républicains. Toutefois, des voix s’élèvent aussi pour demander prudence ou exprimer leur scepticisme, notamment dans les rangs socialistes.

Dans cette dynamique, l’avenir du SNU (Service national universel), qui s’adressait jusque-là aux plus jeunes (15-17 ans), reste flou. Ce dispositif lancé en 2019 n’a jamais totalement convaincu ni trouvé sa place parmi les politiques jeunesse existantes.

Au fil des semaines, l’exécutif devra clarifier ses intentions et convaincre une opinion publique partagée entre nostalgie du passé et interrogations sur l’efficacité concrète d’une telle mesure.