Un SDF payé 500 euros pour incarner la campagne d’affichage d’une marque de vêtements
La marque de vêtements AIM Experience a choisi Marko, SDF et artiste de rue, pour être la figure d'une campagne d'affichage à Paris. Pour ce travail, Marko a été payé 500 euros, une somme qui apparaîtrait a priori conforme aux tarifs habituels.
Pendant deux semaines, il pourra voir son visage sur quelque 3.600 affiches placardées dans tout Paris. Marko a ainsi accepté d’être la figure d’une campagne d’affichage de la marque de vêtements AIM Experience. Le profil de ce mannequin est assez particulier puisque cet homme est sans domicile fixe.
Cela fait depuis maintenant une dizaine d’années que cet artiste de rue tente de survivre dans le VIe arrondissement de la capitale. Le Figaro écrit qu’en octobre dernier, alors que l’hiver approchait, Marko s’était vu remettre un échantillon de parkas de la même marque.
Le fondateur d’AIM Experience connaîtrait Marko depuis 2008
Marcy de Soultrait, fondateur de AIM Experience qui connaîtrait Marko depuis plus de dix ans, explique qu’il était à plusieurs reprises revenu vers lui pour avoir son sentiment sur le manteau : “J’ai constaté rapidement qu’il ne s’en séparait plus. Je revenais souvent le voir pour avoir son avis sur le manteau : s’il était chaud, s’il résistait à la pluie”.
Jusqu’à avoir l’idée d’en faire l’égérie de la première campagne d’affichage de la marque : “Dans le quartier tout le monde le connaît. Alors pour notre première campagne d’affichage, au lieu de passer par une agence de mannequin traditionnelle, j’ai voulu rendre visible Marko et son histoire, tout en le rémunérant au même prix qu’un top model. L’idée était de donner un aspect social à la marque”.
De l’argent versé en liquide et du crédit accordé dans une supérette
Concrètement, Marko a été payé 500 euros pour autoriser l’exploitation de son image. D’après le Centre d’information et de documentation jeunesse, cette somme est de 20 euros supérieure au revenu minimum d’une demi-journée de “pose”.
Étant donné que Marko ne dispose pas de compte en banque, une partie de cet argent lui a été versé en liquide. Le reste a pris la forme d’un crédit utilisable à la supérette du quartier où Marko s’approvisionne régulièrement.
Thibault Leblond, travailleur social au sein de l’association d’aide aux SDF “Aux captifs la libération”, apparaît mitigé sur cette initiative. Ainsi, s’il reconnaît que “rendre visible les invisibles et casser les standards est toujours bénéfique”, à son sens, “plutôt que de donner 500 euros, le mieux est d’agir à long terme pour aider la personne à s’en sortir”. Mais qui sait ce que cette exposition apportera à Marko, en plus d’une sécurité financière temporaire ?
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