Un réseau de neurones peut cartographier les grands icebergs 10 000 fois plus vite que les humains
Un réseau de neurones peut cartographier les grands icebergs 10 000 fois plus vite que les humains. Cela devrait permettre de mieux évaluer leur impact sur nos océans.
L’un des plus grands avantages de certains modèles d’intelligence artificielle est que ceux-ci peuvent permettre d’accélérer grandement certaines tâches normalement très longues, et pas uniquement pour produire de l'”art” avec un simple prompt textuel. Des chercheurs de l’Université de Leeds ont dévoilé un réseau de neurones qui, selon eux, est capable de cartographier un gros iceberg en seulement 0,01 seconde.
Un réseau de neurones peut cartographier les grands icebergs 10 000 fois plus vite que les humains
Les scientifiques sont capables de suivre les localisations des gros icebergs manuellement. Après tout, l’un de ceux étudiés faisait la taille de Singapour lorsqu’il s’est détaché de l’Antarctique il y a une dizaine d’années. Mais il n’est pas possible de suivre les changements survenant sur les icebergs en eux-mêmes – leur taille, etc. -, et encore moins la quantité d’eau et de nutriments qu’ils relâchent dans les mers.
“Les icebergs géants sont des composants importants de l’environnement de l’Antarctique”, déclarait Anne Braakmann-Folgmann, principale auteure du papier à l’Agence Spatiale Européenne (ESA). “Ils impactent la physique, la chimie, la biologie des océans et, bien sûr, les opérations maritimes. De fait, il est crucial de pouvoir localiser les icebergs et suivre leur étendue pour pouvoir quantifier l’eau fondue qu’ils relâchent dans l’océan.”
Jusqu’à présent, la cartographie manuelle s’était révélée plus précise que les approches automatisées, mais l’opération peut demander plusieurs minutes à un analyste humain pour évaluer ainsi un seul iceberg. Cela peut devenir une tâche extrêmement fastidieuse lorsqu’il y a de nombreux icebergs à prendre en considération.
Cela devrait permettre de mieux évaluer leur impact sur nos océans
Les chercheurs ont entraîné un algorithme baptisé U-net en utilisant des images capturées par les satellites de suivi terrestre de l’ESA Copernicus Sentinel-1. L’algorithme a été testé sur sept icebergs. Le plus petit faisait peu ou prou la taille de la ville de Berne, en Suisse, et le plus gros celle de Hong Kong.
Avec une précision de 99 %, ce nouveau modèle surpasse les tentatives précédentes d’automatisation de cette tâche, laquelle peinait le plus souvent à faire la différence entre les icebergs et la banquise, entre autres. Le système est aussi 10 000 fois plus rapide que l’Homme quand il s’agit d’analyser ainsi les icebergs.
“Pouvoir cartographie automatiquement l’étendue des icebergs avec une vitesse et une précision élevées nous permettra d’observer les changements dans les régions des icebergs pour plusieurs d’entre eux plus facilement et cela ouvre la voie à une application sur le terrain”, expliquait Anne Braakmann-Folgmann.