Un lien entre mauvaise hygiène dentaire et risque accru de cancer du foie ?
Ce n'est pas la première fois qu'une mauvaise santé bucco-dentaire est liée à une maladie.
Le United European Gastroenterology Journal relaie les résultats d’une vaste étude menée par la Queen’s university de Belfast, en Irlande du Nord.
Les données de 475.766 citoyens britanniques ont été analysées afin de savoir si un lien pouvait être établi entre santé bucco-dentaire et certaines affections comme gingivite, ulcères de la bouche ou certains cancers gastro-intestinaux, tels ceux du foie, du colon, du rectum et du pancréas.
Le but de l’étude
Les chercheurs ont d’abord dressé le “portrait” d’une telle mauvaise hygiène. Elle est observée particulièrement chez des personnes jeunes, de sexe féminin, vivant dans des zones défavorisées, ou encore consommant moins de deux portions de fruits et légumes par jour.
Le Dr. Haydée WT Jordão, à la tête de cette étude, en décrit le but : “Une mauvaise hygiène bucco-dentaire est associée à un risque de plusieurs maladies chroniques comme les maladies cardiaques, les AVC et le diabète. Cependant, il existe des preuves contradictoires d’une association entre une mauvaise hygiène orale et des types spécifiques de cancers gastro-intestinaux, c’est ce que nos recherches visaient à examiner”.
Le rôle du microbiome oral et digestif
S’il ne semble pas exister de lien clair entre hygiène de la bouche et la plupart des cancers gastro-intestinaux, le cancer du foie pourrait bien être l’exception à cette règle.
Pour quelle raison ? Comme le rappelle le spécialiste, le foie “contribue à l’élimination des bactéries”. Et, “Lorsque le foie est affecté par des maladies, comme l’hépatite, la cirrhose ou le cancer, ses fonctions vont décliner et les bactéries survivront plus longtemps pour ainsi potentiellement causer plus de dégâts”.
Et l’une d’elles est tout particulièrement pointée du doigt, Fusobacterium nucleatum. Elle “provient de la cavité buccale mais son rôle concernant le cancer du foie n’est pas clair”. D’où la nécessité selon lui de “plus amples recherches pour étudier le microbiome et le cancer du foie”.