Un journaliste tué après avoir critiqué un footballeur sur Facebook
Rasim Aliyev, un journaliste azéri, est décédé dimanche de ses blessures. Il a été battu par des inconnus pour avoir dénoncé le comportement d’un joueur.
Battu à mort à cause du football… Si cette phrase vise la plupart du temps les supporters les plus extrémistes, elle concerne cette fois un journaliste azéri. Rasim Aliyev, qui travaillait pour de nombreux sites d’information, vient de succomber de ses blessures à l’hôpital après avoir été violemment frappé par des supporters suite à ses critiques au sujet du comportement d’un joueur local publiées sur Facebook.
Un passage à tabac sous fond de politique
Le 6 août dernier, Rasim Aliyev reproche à l’avant-centre de Gabala, équipe azérie de première division, d’avoir brandi un drapeau turc à l’issue d’un match remporté face au club chypriote de l’Apollon Limassol lors du troisième tour préliminaire de la Ligue Europe 2015-2016. Rappelant que les relations entre Chypre et la Turquie sont très tendues en ce moment, le journaliste poste alors sur Facebook « Javid Huseynov ne sait pas se comporter ». Il dénonce également le geste injurieux effectué par l’avant-centre à un autre journaliste.
3 jours plus tard, Rasim Aliyev reçoit un coup de fil d’un homme se présentant comme le cousin du joueur. L’homme l’insulte violemment avant de lui proposer de venir boire le thé afin de s’expliquer sur les critiques publiées par le journaliste.
Reporter Rasim Aliyev died after he was beaten by some people. Because he wrote a status on FB http://t.co/Ps9TlOe7su pic.twitter.com/e8yMwsLe7k
— N.ΛBDULLΛYΞV (@Nizami__A) August 9, 2015
Rasim Aliyev se confie juste avant sa mort
Mais au lieu d’un thé de la réconciliation, ce sont les coups qui vont pleuvoir sur Rasim Aliyev. Ce dernier a pu se confier à l’agence Turan sur son lit d’hôpital peu avant sa mort. « J’y suis allé seul. Ils étaient cinq à six hommes et ils se sont immédiatement jetés sur moi pour me frapper ».
Une enquête sur la mort du journaliste a été ouverte et sera dirigée par le ministère de l’Intérieur et le parquet général, a annoncé un des adjoints du président azerbaïdjanais Ilham Aliev.