Nancy : Un jeune malien interdit d’école suite à des tests osseux
À Nancy, un jeune orphelin malien a été exclu de son école suite à des tests médicaux qui ont révélé qu’il était plus âgé qu’il le disait.
Alors qu’il étudiait au collège d’Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) depuis maintenant deux mois, Boua Traoré, un orphelin originaire du Mali arrivé en France en juillet 2014, a été expulsé suite à des tests osseux qui ont révélé qu’il était trop vieux pour être scolarisé.
Boua Traoré exclu de son collège suite à des tests osseux
C’est l’Est républicain qui révèle l’information. L’acte de naissance de Boua Traoré indique une date de naissance au 25 décembre 1999, selon ce dernier, il a donc 15 ans. Mais le 15 octobre 2014, le tribunal pour enfants demande que des tests osseux soient réalisés sur le jeune homme afin de vérifier son âge réel.
Les radiographies de l’âge osseux de Boua révèlent qu’il serait en fait né en octobre 1999. Conséquence immédiate, il est immédiatement expulsé par l’Aide Sociale à l’enfance (ASE) qui l’hébergeait et Boua se retrouve donc majeur sans papier et devient expulsable du territoire français.
L’inspection académique prive Boua d’école
Le jeune malien est alors pris en charge par le Réseau Éducation Sans Frontière (RESF) qui se charge de lui trouver une famille d’accueil pour les vacances et les week-ends et lui trouve une place dans un nouveau collège. Mais le 17 décembre 2014, c’est au tour de l’inspection académique de refuser qui Boua Traoré continue d’être inscrit à l’école du fait de son âge.
La présidente du RESF, Jeannette Vallance, s’insurge contre cette décision « Comment peuvent-ils remettre en cause l’authenticité de l’acte de naissance alors qu’il n’a pas même été soumis au bureau de la fraude administrative ? […] Une procédure d’appel a été initiée contre la décision du tribunal dont on devrait avoir le résultat le 30 janvier. Alors pourquoi ne pas attendre cette date pour en tirer ou non les conséquences ? » L’association rappelle que le Conseil de l’ordre des médecins remet en cause depuis 2010 la fiabilité des tests osseux.
Malgré le soutien des associations et de ses camarades, les portes de l’école sont donc restées fermées à Boua lors de la rentrée du 5 janvier 2015. En attendant d’être fixé sur son sort, Boua est désormais hébergé dans un foyer de jeunes travailleurs.