Un groupe sanguin associé à un risque réduit de crise cardiaque et à une meilleure santé cardiaque

Image d'illustration. Transfusion sangADN
Des recherches récentes suggèrent qu’un certain groupe sanguin serait associé à une diminution du risque d’infarctus, offrant ainsi une possible protection cardiovasculaire. Cette découverte pourrait influencer la prévention des maladies cardiaques à l’avenir.
Tl;dr
- Groupe sanguin O : risque cardiovasculaire réduit.
- Groupes non-O : plus exposés à l’infarctus et AVC précoce.
- Facteurs de coagulation et inflammation jouent un rôle clé.
Le rôle du groupe sanguin dans les maladies cardiovasculaires
L’influence du groupe sanguin sur la santé cardiaque intrigue depuis plusieurs années. De récentes recherches scientifiques, menées sur des milliers de participants suivis pendant plus de vingt ans, éclairent ce lien sous un jour nouveau. Si l’on pensait autrefois que seuls la tension artérielle ou le cholestérol importaient, il faut désormais compter avec cette variable inattendue : le groupe sanguin.
Des risques accrus selon le groupe
Les personnes porteuses des groupes A, B ou AB, appelés « non-O », affichent un risque sensiblement plus élevé de développer une maladie coronarienne. Selon une vaste étude publiée dans « Arteriosclerosis, Thrombosis and Vascular Biology », ce risque serait majoré de 6 à 23 % chez les sujets non-O, comparativement aux individus du groupe O. Une différence qui ne se limite pas aux crises cardiaques, mais s’étend également à l’insuffisance cardiaque, voire à l’AVC précoce. Un travail publié en 2014 dans le « Journal of Thrombosis and Haemostasis » allait jusqu’à estimer que les porteurs du groupe AB auraient entre 1,6 et 7 fois plus de risque d’AVC que ceux du groupe O.
Mécanismes biologiques en cause
Mais pourquoi ces disparités ? Les chercheurs avancent plusieurs explications. D’abord, les groupes non-O possèdent des taux plus élevés de certains facteurs de coagulation comme le facteur VIII et le facteur von Willebrand. Cette particularité favorise la formation de caillots susceptibles d’obstruer les artères. À cela s’ajoute une propension accrue à l’inflammation chronique, bien connue pour son rôle dans le développement des maladies cardiovasculaires.
Mieux cibler la prévention selon son profil sanguin
Concrètement, connaître son groupe sanguin pourrait permettre d’ajuster la prévention. Les personnes présentant un groupe non-O devraient envisager :
- un suivi médical renforcé, notamment pour dépister précocement les facteurs de risque ;
- une vigilance accrue sur l’hygiène de vie (activité physique, alimentation) ;
- d’éventuelles mesures spécifiques si des antécédents familiaux existent.
Si le sang ne se change pas, l’information donne pourtant matière à agir différemment — surtout pour celles et ceux qui découvrent que leur profil biologique peut influer, en silence parfois, sur leur avenir cardiovasculaire.