Un Français sur quatre a déjà été concerné par une pénurie de médicaments
"Une menace potentielle pour la santé publique", estime Alain-Michel Ceretti, le président de France Assos Santé à l'initiative de cette enquête.
France Assos Santé demandé à l’Institut BVA d’enquêter* au sujet de la pénurie de médicaments.
Aujourd’hui, France Assos Santé, association représentant les usagers du système de santé, alerte : “C’est le principal enseignement de cette enquête : 25% des répondants se sont en effet déjà vu refuser la délivrance d’un médicament ou d’un vaccin pour cause de pénurie. Ce taux monte à 31% pour les personnes atteintes par une affection longue durée (ALD)”.
Un réel impact sur le traitement des Français
Près d’une personne interrogée sur deux (45%) se sont vues obligées de modifier, reporter voire de renoncer à leur traitement faute de médicaments disponibles, rapporte franceinfo qui a eu la primeur des résultats de l’enquête.
Dans 36% des cas, les vaccins sont concernés par ces ruptures d’approvisionnement. Alain Michel Ceretti, président de France Assos Santé indique qu’“Au-delà du risque évident pour la santé individuelle des personnes, ces pénuries de vaccins constituent une menace potentielle pour la santé publique”.
La transparence est demandée
Autre enseignement : Plus d’une personne interrogée sur deux (56%) impute la pénurie aux industriels du médicament, lesquels privilégieraient la production de certains médicaments ou vaccins au détriment d’autres. Pouvoirs publics (13%) et grossistes répartiteurs (14%) sont aussi mis en cause, dans une moindre mesure.
Pour Alain-Michel Ceretti, “les industriels sont très largement responsables de ces pénuries, principalement dues à des stratégies financières contestables, à un désengagement de certains médicaments et à une concentration des sites de productions”.
Et France Assos Santé de demander“une information claire et transparente sur les causes de ces ruptures, les plans de gestion des pénuries (PGP) mis en place, ainsi que sur les sanctions imposées en cas de manquement aux obligations de notification et de mise en œuvre de ces plans”.
“Nous demandons aux pouvoirs publics et aux autorités de régulation de faire leur travail, et qu’enfin les politiques publiques soient harmonisées à l’échelle européenne”, ajoute Alain-Michel Ceretti.
*Enquête menée par BVA par téléphone du 29 novembre au 1er décembre 2018 auprès d’un échantillon de 955 répondants représentatif de la population française.