Un État américain légalise le “compost humain”, alternative écologique à l’inhumation
C'est le gouverneur du très progressiste État de Washington qui a promulgué cette loi unique outre-Atlantique.
À partir de mai 2020, chaque personne vivant dans l’État américain de Washington, pourra choisir après sa mort une alternative à l’inhumation, la crémation ou l’embaumement.
Il s’agit d’être transformé en “compost humain”, un choix plus écologique. C’est Jay Inslee, gouverneur démocrate de cet État progressiste et par ailleurs candidat à la course à la Maison Blanche en 2020, qui a promulgué cette loi inédite.
La loi de “réduction organique naturelle”
La mesure autorise la “réduction organique naturelle”, autrement dit la “conversion, accélérée et en milieu clos, de restes humains en humus”, et elle a été adoptée fin avril par le parlement local.
Well, this is exciting! I just got an email saying that SB5001 is on the desk of @GovInslee now! Here's to a future where our end-of-life choices will help heal the planet. #naturalorganicreduction #carbonsequestration #deathcare #soil pic.twitter.com/VhsMKoj5OH
— Katrina Spade (@recomposelife) April 25, 2019
Katrina Spade, qui a plaidé sa cause devant les élus locaux, est à la tête depuis dix ans de la société Recompose, basée à Seattle. Elle a développé une technique de compostage humain qu’elle s’apprête à commercialiser.
Une technique “naturelle, sûre, durable”
Selon elle la technique est “naturelle, sûre, durable et permet des économies importantes en matière d’émissions de CO2 et d’utilisation des terres”. Sa société précise qu’il s’agit d’accélérer le processus de décomposition du corps, qui reste naturel. Il est placé dans un conteneur dans lequel se mêlent paille, copeaux de bois et luzerne. Les conditions idéales d’humidité et d’oxygénation sont ainsi recréées, et les bactéries travaillent. “Tout est recomposé, y compris les dents et les os”, indique Recompose qui précise que régulièrement, le conteneur est débarrassé d’éléments qui seraient non biodégradables.
L’an passé, la technique a été perfectionnée grâce à six corps humains volontairement légués, conjointement avec l’université de l’État. Après un mois environ, la jeune société affirme que “le matériau que nous rendons aux familles est très semblable au terreau que vous pourriez acheter dans votre pépinière”.