Un consultant politique admet être à l’origine des appels automatisés imitant Joe Biden
L'instigateur de cette campagne de robocalls a déclaré avoir orchestré ce plan pour sensibiliser aux risques potentiels que l'intelligence artificielle peut engendrer en politique. La question demeure, sommes-nous suffisamment préparés pour ces défis ?
Tl;dr
- Un consultant politique américain a utilisé l’IA pour usurper la voix de Biden.
- Le robocall visait à décourager le vote aux primaires démocrates.
- Cette action a exacerbé les craintes de désinformation par IA.
- Le consultant a reçu une citation à comparaître du régulateur des télécoms.
Usurpation de voix par une IA : une crainte grandissante pour la politique
Lorsque le pouvoir de l’Intelligence Artificielle (IA) se retrouve utilisé dans le domaine politique, cela peut entraîner de nombreuses conséquences. Tel est le cas du consultant politique Steve Kramer, qui a suscité une certaine alarme aux États-Unis.
Une manœuvre déconcertante pour perturber le scrutin
Kramer, collaborateur de Dean Phillips, candidat à la primaire démocrate dans l’Etat du Minnesota, a reconnu avoir employé une “IA pour imiter la voix de Joe Biden”. Son stratagème ? Dissuader les électeurs de participer aux primaires du parti démocrate dans le New Hampshire en janvier, à travers des appels automatisés à la voix truquée.
Son argument ? Sensibiliser le public sur les dangers potentiels de l’IA dans la politique. “C’est un moyen pour moi de faire la différence”, a-t-il affirmé.
Glad he fessed-up.
America should already have AI guardrails in place to prevent its nefarious use.
The next generation of executive leadership must better anticipate and prepare for the future. https://t.co/ce5k0NioeD
— Dean Phillips (@deanbphillips) February 25, 2024
L’écho de cette manipulation informatique
Cette affaire a provoqué de vives réactions et mis en lumière les risques d’utilisation malveillante des technologies de l’IA. Plus qu’une simple tromperie, elle a exacerbé les craintes des autorités, des experts et des associations quant à l’éventualité d’une utilisation de montages audio ou vidéo à des fins de désinformation lors d’élections majeures.
Les conséquences juridiques pour l’instigateur
L’issue pour Steve Kramer n’est pas sans conséquences : il a reçu une citation à comparaître du régulateur américain des télécoms (FCC), anticipant probablement des poursuites en justice. Suite à cet incident, la FCC a décidé d’interdire les appels automatisés effectués avec des voix générées par un programme d’IA afin de contrecarrer les arnaques sophistiquées que cette technologie permet.
Alors que le champ technologique continue de se développer à une vitesse vertigineuse, cette affaire souligne une fois de plus la nécessité d’une régulation éthique et attentive de l’IA, surtout dans des domaines aussi sensibles que la politique.