Un Britannique voit s’envoler la naturalisation suisse à cause d’une question sur l’origine de la raclette ?
Daniel Lewis a également échoué également sur l'origine exacte des capuns grisons à l'occasion de l'examen oral.
Pour Daniel Lewis, citoyen britannique de 43 ans, cela devait être une formalité. Il parle allemand et français, et il a rempli toutes les conditions pour sa naturalisation (ainsi que pour son fils de 6 ans) mais les autorités de Freienbach (canton de Schwyz), où il réside, et la commission de naturalisation en ont décidé autrement.
Pour les autorités locales, l’échec à quelques questions gastronomiques typiques ne sont pas l’élément déterminant du refus.
Toute sa vie ou presque en Suisse
Installé en Suisse alors qu’il n’était âgé que de quelques mois, l’homme a passé l’examen oral au mois de mars. Il n’a pas été en mesure d’identifier l’origine exacte de la raclette, ni d’expliquer ce que sont des capuns, une spécialité culinaire grisonne, entre autres.
« Je suis bien intégré et à cause de ce genre de question, je ne peux pas obtenir la naturalisation », a-t-il expliqué amer au Blick le 4 juin dernier.
Weil er nicht wusste, woher Raclette kommt: Freienbach SZ verweigert Einbürgerung! https://t.co/z2L9jBFx1b pic.twitter.com/swwlLb19WM
— Blick (@Blickch) June 3, 2018
Sa déception est accrue par le fait que l’examen écrit s’était déroulé sans fausse note. Celui qui venait d’ouvrir un commerce à Zurich la veille de l’examen oral ajoute : « On m’avait dit que c’était un entretien informel, juste une conversation pour mieux se connaître. Même mon fils de six ans a été interrogé ».
« Je recommencerai »
Au final, il lui en coûte 2.700 francs (environ 2.300 euros) de frais. Mais son amertume est surtout due à celle qu’il ressent pour son fils, lequel « ne connaît que la Suisse et je ne sais pas comment lui expliquer qu’il n’est pas suisse ».
Et le toujours-Britannique de conclure : « Je me demande ce qu’on attend des personnes pour qu’ils deviennent des citoyens suisses. Mais je recommencerai ». Avec cette fois, l’assurance de savoir que la raclette vient du Valais.
« la raclette n’est en aucun cas déterminante »
Mais aujourd’hui, le président de la commune de Freienbach, Daniel Landolt est intervenu pour affirmer que « Ce genre de questions n’ont que peu d’influence sur la décision finale de la commission de naturalisation […] Ces questions servent à briser la glace. Elles sont censées aider les personnes, en les mettant plus à l’aise ».
Ce sont surtout d’autres erreurs qui ont selon lui valu un refus à Daniel Lewis, tout en assurant qu’il pourra recommencer l’examen : « Les autorités seront beaucoup plus critiques si une personne ne connaît rien au système de milice ou qu’elle ignore tout des manifestations organisées par la commune ».