Tunisie : une ONG s’engage pour la dépénalisation de l’homosexualité
Samedi, à l'occasion de sa première réunion publique, une ONG tunisienne a notamment appelé à la dépénalisation de l'homosexualité et à ce que les personnes détenues pour ce motif soient libérées sans délai.
En Tunisie, l’homosexualité est passible d’une lourde peine de prison. Une situation que l’ONG tunisienne Shams (signifiant “soleil” en arabe) souhaite voir évoluer vers la dépénalisation de l’homosexualité. Samedi se tenait à La Marsa (ville située dans la banlieue nord de Tunis) la première réunion publique de l’ONG, au cours de laquelle Shams a fait entendre ses doléances devant un public essentiellement constitué de jeunes et de juristes.
Les membres de cette association de défense des homosexuels ont ainsi demandé aux autorités compétentes la libération sans délai des personnes détenues pour leur orientation sexuelle. Le Monde rapporte que le chiffre officiel de prisonniers pour ce motif demeure inconnu en raison du refus du ministère de la Justice de délivrer cette information.
Dépénalisation de l’homosexualité : une ONG tunisienne lance un appel aux autorités
Dans le même temps, Shams a appelé à ce que le code pénal tunisien soit expurgé de son article 230, lequel stipule que la sodomie et le lesbianisme sont passibles d’une peine d’emprisonnement de trois ans. Hedi Sahly, vice-président de l’association, a rappelé que l’homosexualité reste “un tabou en Tunisie”, en semblant déplorer que l’orientation sexuelle d’un individu puisse lui valoir une détention : “On doit respecter [la] vie privée”. Auprès de nos confrères de RFI, il expliquera ne pas être surpris de rencontrer des “résistances”, et qu’aux yeux des membres de Shams, “il ne faut pas un changement de mentalités pour changer la loi. Les lois, ce sont les politiciens qui les changent. En fait, il y a beaucoup de schizophrénie et de contradictions”.
Human Rights Watch dans le même combat
Un peu plus tôt, lundi dernier, l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) avait demandé à ce que la peine d’un an d’emprisonnement d’un étudiant pour “actes homosexuels” soit annulée, en dénonçant entre autres l’examen anal pratiqué sur le jeune homme. L’ONU aura pour sa part désigné ce procédé de “torture”, une pratique également qualifiée de “cruelle”, “inhumaine” et de “dégradante”.