Tunisie : un groupe recrutant des filles pour les djihadistes démantelé
Les forces de police tunisienne ont démantelé une cellule qui s'était spécialisée dans le recrutement de filles, souvent jeunes, destinées à être mariées à des djihadistes de l'Etat Islamique.
Afin de contenter ses troupes et de mener une “guerre sainte du sexe”, l’Etat Islamique avait besoin de filles destinées soit à être mariées à des terroristes du groupe soit à servir pour le plaisir des combattants. La Tunisie a démantelé hier une cellule chargée du recrutement de filles destinées à ce marché.
Recrutées pour être mariées à des djihadistes de l’Etat Islamique
Selon le communiqué du ministère de l’Intérieur tunisien, quatre personnes issues d’une cellule qui recrutaient des filles pour les combattants de l’Etat Islamique ont été interpellées. Le communiqué précise que ces personnes “recrutaient des jeunes, en particulier des filles, afin de les envoyer dans les zones de conflit en vue de les marier aux éléments terroristes là-bas“.
Les personnes interpelées agissaient dans la région de Bizerte au nord du pays. En 2013, Lotfi Ben Jeddou, alors ministre de l’Intérieur indiquait déjà que des tunisiennes étaient envoyées en Syrie et en Irak. Le ministre parlait alors du phénomène aux députés : “Elles ont des relations sexuelles avec 20, 30, 100 djihadistes” et d’ajouter : “Après ces rapports qu’elles ont au nom du djihad al-nikah (la guerre sainte du sexe), elles reviennent enceintes“.
Des centaines de tunisiennes en Syrie
Selon Samira Meraï, ministre des Affaires de la femme et de la famille en Tunisie, environ 6000 tunisiens auraient rejoins les rangs des djihadistes en Syrie, Libye et en Irak. Parmi ces 6000 terroristes on compterait 700 tunisiennes. Lors d’un discours au parlement, la ministre indiquait : “Nous avons constaté un développement du phénomène du terrorisme auprès des enfants et des femmes“.
Depuis l’attentat du 24 novembre revendiqué par l’Etat Islamique et qui avait tué des agents de la sécurité présidentielle, et celui du musée Bardo le 18 mars qui avait tué des touristes, la Tunisie a multiplié les arrestations au sein des réseaux djihadistes.