Tsunami : quelles zones françaises sont les plus exposées à un danger quasi certain ?

La probabilité d’un tsunami touchant les côtes françaises est désormais jugée quasi certaine par plusieurs experts. Certaines régions du littoral, en Méditerranée et sur la façade atlantique, apparaissent particulièrement exposées à ce risque naturel majeur.

La France face à la menace des tsunamis

Les habitants du littoral méditerranéen l’ignorent peut-être, mais la question n’est plus de savoir si, mais quand un tsunami pourrait toucher leurs côtes. La récente alerte lancée par l’Unesco lors de la Conférence des Nations Unies sur les océans à Lisbonne, en 2022, avait jeté un froid : il existe un risque quasi certain qu’un tel phénomène survienne en Méditerranée dans les trois prochaines décennies.

Plus étonnant encore, cette menace ne concerne pas uniquement la Méditerranée : l’Atlantique et la Manche pourraient aussi être touchés.

Des scénarios redoutés et des chiffres alarmants

Selon le ministère de la Transition écologique, plusieurs zones sont particulièrement vulnérables : la Côte d’Azur, le littoral entre Cannes et Nice, la région entre La Ciotat et Toulon ou encore une partie de la Corse nord-ouest. S’il devait survenir un séisme majeur en mer de Ligurie, « une vague importante pourrait atteindre Nice en dix minutes seulement, Marseille en une heure », explique le professeur Johnny Douvinet, géographe à l’université d’Avignon. Autre hypothèse prise au sérieux : une secousse sur une faille nord-algérienne pourrait exposer tout le bassin méditerranéen en moins de deux heures.

Et inutile d’imaginer une déferlante monstrueuse : « Même une vague d’un mètre peut entraîner des dommages matériels majeurs : quais submergés, embarcations emportées… », souligne-t-il. Pour mieux saisir l’impact potentiel :

• 0 à 30 cm : marcher devient impossible.
• 50 à 70 cm : même un adulte risque d’être emporté.
• Dès 1 mètre : rester debout devient risqué face aux objets flottants.

L’importance capitale de la préparation

L’essentiel, selon les experts, reste d’apprendre à reconnaître les signaux précurseurs : chute ou retrait soudain du niveau de la mer doivent alerter immédiatement. La question qui demeure est celle-ci : sommes-nous vraiment prêts ?

Les autorités se veulent rassurantes : lors d’un exercice en janvier dernier, plus de neuf départements du Sud-Est ont reçu une notification FR-Alert sur leurs smartphones pour simuler une évacuation. Un simple test certes, mais qui rappelle que chaque minute compte.

Tsunami : vigilance et incertitude demeurent

Au fond, comme le rappelle prudemment Johnny Douvinet : « On n’est jamais sûr de rien ». Même si l’on sait que près de 80 % des tsunamis naissent d’une activité sismique – contre seulement 10 % pour les volcans ou glissements de terrain –, il reste ce facteur inattendu qui nourrit le doute.

Davantage que la hauteur des vagues, c’est bien leur rapidité et leur succession qui inquiètent aujourd’hui scientifiques et autorités françaises. Une certitude persiste toutefois : se préparer n’a rien d’excessif face à ce risque grandissant.