Troubles cognitifs : la personnalité de chacun permettrait de protéger ou de faire vieillir le cerveau
Une nouvelle étude soutient le fait que la personnalité permettrait de protéger ou de faire vieillir notre cerveau.
Extraverti, introverti, consciencieux… La personnalité est propre à chacun. Cependant, il est important de savoir qu’elle peut avoir des effets directs sur la santé. Une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology, vient en effet de révéler que certains traits de personnalités permettaient d’éviter les troubles cognitifs. Être consciencieux permettrait ainsi aux personnes de se tenir plus longtemps à distance des troubles cognitifs légers, alors que celles ayant des niveaux élevés de névroses seraient plus vulnérables face au déclin cognitif.
La personnalité influe sur les risques de troubles cognitifs
Pour mener ces travaux, les chercheurs sont venus analyser les personnalités de près de 2 000 personnes participantes au Rush Memory and Aging Project. Leur objectif était simple : examiner le rôle de la conscience, de l’extraversion et du névrosisme sur la façon dont les gens résistent au déclin cognitif.
Tomiko Yoneda, auteur principal et étudiant postdoctoral en psychologie à l’Université de Victoria (Canada), a tout d’abord souligné que « les traits de personnalité reflètent des schémas de pensée et de comportement relativement durables, qui peuvent affecter de manière cumulative l’engagement dans des comportements et des schémas de pensée sains et malsains tout au long de la vie ».
Par la suite, il précise que « l’accumulation d’expériences tout au long de la vie peut alors contribuer à la susceptibilité à des maladies ou troubles particuliers, tels que des troubles cognitifs légers, ou contribuer à des différences individuelles dans la capacité à résister aux changements neurologiques liés à l’âge. Nous apprenons ainsi que tous les six points supplémentaires qu’une personne marquée sur une échelle de conscience étaient « associés à une diminution de 22% du risque de passer d’un fonctionnement cognitif normal à une déficience cognitive légère ».
Dr Richard Isaacson, directeur de la clinique de prévention de la maladie d’Alzheimer au Center for Brain Health du Schmidt College of Medicine de la Florida Atlantic University soulève tout de même que le mécanisme lié à cette possible corrélation est encore difficile à comprendre : « Des traits spécifiques peuvent augmenter le risque en raison d’une vie de comportements qui prédisposent une personne à développer un déclin cognitif ou la maladie d’Alzheimer, ou il pourrait y avoir un rôle biologique plus direct lié à la pathologie précoce de la maladie ». Il ajoute d’ailleurs concernant les névroses que « le névrosisme est spécifiquement un trait qui me vient à l’esprit, et les méta-analyses passées l’ont également montré. La rumination et l’inquiétude sont liées à des volumes cérébraux plus petits ».