Troubles bipolaires : le témoignage d’une malade de longue date
À l'occasion de la Journée Mondiale des Troubles Bipolaires, une dame de 63 ans prend la parole dans l'espoir de sensibiliser le grand public à cette maladie pas encore très bien diagnostiquée.
Annie L. est une sexagénaire souffrant depuis de longues années de troubles bipolaires. À l’occasion de la Journée Mondiale des Troubles Bipolaires qui se tient en ce mercredi 30 mars, cette femme explique les difficultés liées non seulement à la maladie en elle-même, mais aussi à la réponse des professionnels de santé sollicités sur son état.
Auprès de nos confrères de L’Express, Annie exprime pour commencer que sa bipolarité s’est assez vite apparue à elle : “J’ai 63 ans et je suis probablement bipolaire depuis l’âge de 9 ans. Cela m’a empêché de faire de grandes études alors que j’étais une très bonne élève. J’avais un problème d’attention, je paniquais au moment des examens”.
Journée Mondiale des Troubles Bipolaires : “ça m’a empêche de faire de grandes études”
La sexagénaire explique avoir “traversé des dizaines d’années de souffrance. J’ai consulté dix, peut-être même quinze psychiatres. On me soignait pour dépression sévère mais les antidépresseurs étaient totalement inutiles.”
Les troubles bipolaires se manifestent par une alternance de phases où le patient pris de dépression puis d’une exaltation folle, ou inversement. Annie considère que “l’exaltation, c’est le feu qui inexorablement amène aux cendres, la dépression”. En 2001, elle a fondé l’association Argos 2001 dont l’action est de défendre “une cause encore mal connue du public et du corps médical et des autorités sanitaires et sociales”.
France : 25% des malades ont déjà tenté de se suicider
2% de la population européenne est directement concernée par des troubles bipolaires. La Fondation scientifique FondaMental révèle que 25% des malades en France (ce qui représente un total de quelque 1,3 million de personnes) ont déjà tenté de se suicider, et avec succès pour 15% d’entre eux.
La présidente de la Fondation Marion Leboyer indique par ailleurs que ces troubles apparaissent généralement dans la période de l’adolescence et sans distinction de sexe : “Ils affectent autant les femmes que les hommes et apparaissent à un moment crucial de la vie, en majorité entre 15 et 25 ans”.