Les transports en commun : lieux privilégiés pour les agresseurs
Une étude de l'ONDRP montre que les transports en commun sont devenus un lieu privilégié pour la délinquance et l'incivisme. Les femmes sont particulièrement visées.
L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a publié, hier, une étude sur les agressions commises dans les lieux publics et les transports en commun, s’étalant sur les années 2009 et 2013. Selon l’ONDRP, un tiers des atteintes personnelles seraient commises dans les transports en commun et les femmes seraient particulièrement ciblées par les délinquants.
Près d’un tiers des agressions commises dans les transports en commun
Selon les statistiques fournies par l’ONDRP, plus de 30% des violences, vols, menaces ou insultes signalés dans les lieux publics ont lieu dans les transports en commun. Les françaises de plus de 14 ans sont particulièrement visées par cette forme de délinquance et d’incivisme. Selon Cyril Rizk, criminologue à l’ONDRP, les transports en commun sont une place de prédilection pour ce genre d’agressions car c’est “Un lieu particulier où il y a du monde, de la promiscuité, des possibilités de fuir rapidement, un anonymat“.
L’enquête à été menée à la fois par l’INSEE ainsi que l’Observatoire de la Délinquance et a collecté les statistiques sur plus de 16.000 personnes. Des chiffres bien supérieurs au nombre de plaintes, beaucoup de victimes préférant ne pas déposer de plainte. Vincent Delbecque, coauteur de l’étude statistique sur les agressions commises dans les transports en commun entre 2009 et 2013 explique que “C’est une étude assez différente de ce qui avait été fait jusqu’ici, là on s’est vraiment intéressés à la particularité des transports en commun“.
Des insultes, menaces mais aussi des vols et des violences physiques
34,1% des personnes victimes le sont pour des insultes et des menaces. Le sexisme et le racisme faisant toujours rage dans les transports en commun. 29,8% des victimes avouent avoir subit un vol et un peu plus de 19% des violences physiques. L’étude montre par ailleurs que les deux tiers des agressions sont commises en bande et seulement un tiers par une personne seule. L’île de France est surreprésentée avec près de 40% des délinquances recensées. Le sentiment d’anonymat prévalant dans les transports en commun, seulement 7% des victimes connaissent leur agresseur.
Les femmes sont plus souvent victimes de ce genre d’agressions selon le rapport et représentent 56,4 % des cas. Il existe aussi des différences notables selon les classes d’âge. Ainsi, 43,1% des victimes sont âgées de 35 à 44 ans et 33,4 % des victimes ont plus de 65 ans alors que “seulement” 23,7% des victimes sont âgées de 14 à 24 ans. La mise en place des mesures de surveillance après les attentats de Paris pourrait cependant avoir un impact positif sur la recrudescence de la délinquance dans les transports en commun.