Toulouse : pour la deuxième fois en 15 jours, le chien d’un handicapé moteur refusé dans un supermarché
Pour la deuxième fois en deux semaines, un supermarché toulousain a refusé d'entrée le chien d'un handicapé moteur alors que la loi l'y oblige. L'enseigne a depuis présenté ses excuses en rappelant son engagement de longue date envers les personnes handicapées.
La scène, repérée entre autres par Actu Toulouse, se passe vendredi dans un Carrefour Express de Toulouse. Kevin, jeune handicapé moteur, s’y rend en compagnon de son chien d’assistance Jumbé. Quelques secondes à peine après avoir pénétré dans l’enseigne, Kevin est interpellé par un employé qui lui signifie que son animal doit rester à l’entrée.
Une femme elle aussi handicapée moteur s’approche et semble faire comprendre à cet employé que Kevin est dans son bon droit. Et si son interlocuteur dit agir pour une « question d’hygiène » et sous le coup du « bon sens » après s’être renseigné sur la toile, pourtant, en vertu de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les chiens d’assistance sont autorisés dans les transports, les lieux publics et ceux où doit s’exercer une activité professionnelle.
Chien d’assistance refusé : l’employé d’un supermarché dit faire preuve de « bon sens »
La cliente visiblement mieux renseignée que l’employé apparaît au passage être Odile Maurin, présidente de l’association Handi-Social. Le lendemain de ce refus, elle a partagé les images sur son compte Twitter en fournissant non seulement un lien sur la loi en question, mais également en rappelant que c’est la deuxième fois que Kevin et Jumbé sont refusés dans ce magasin.
https://twitter.com/odile31/status/1025635403494313985
L’enseigne présente ses excuses
En effet, la semaine précédente, Kevin et son chien s’étaient rendus dans la même enseigne. Et c’est après avoir observé la même hospitalité et constaté un manquement à la loi qu’il s’était tourné vers Odile Maurin. Suite au retentissement de la vidéo, Carrefour France a réagi lundi sur le même réseau social :
« Bonjour, nous renouvelons toutes nos excuses pour les faits qui se sont déroulés vendredi dans notre magasin franchisé toulousain. Sachez que notre enseigne est engagée depuis plusieurs années en faveur des personnes en situation de handicap. Dans ce cadre, Carrefour a lancé en 2017 avec l’association Handi’Chiens des actions de sensibilisation auprès du grand public et a permis de financer l’éducation de chiens pour l’assistance d’enfants et d’adultes. Cela s’inscrit dans la continuité des engagements de Carrefour France, qui emploie plus de 6.500 collaborateurs en situation de handicap. »
Et d’assurer qu’« un rappel de la réglementation va être lancé auprès de nos équipes magasins, afin de les resensibiliser ». Une femme se déplaçant avec un chien d’assistance a déclaré en commentaire que les enseignes Carrefour sont les plus accueillantes à son égard et celui de son animal, et que nombre d’autres magasins, à l’inverse, n’ont pas manqué de les refuser. Une manière d’appeler à ne pas faire nécessairement d’un cas une généralité.