Toulouse : impliqué “dans un trafic de stupéfiants”, un homme paraplégique échappe à la détention

Photo d'illustration. Une personne en fauteuil roulant. Photographee.eu/Shutterstock.com
À Toulouse, un homme paraplégique de 39 ans impliqué "dans un trafic de stupéfiants" a échappé à la détention en raison d'une cellule inadaptée à son handicap. Il a néanmoins été placé sous contrôle judiciaire.
Mardi matin, un homme de 39 ans a été placé en garde à vue au commissariat central de Toulouse. D’après la police, il est impliqué “dans un trafic de stupéfiants”. Le profil de ce suspect apparaît particulier de par le fait qu’il est paraplégique.
Un handicap découlant d’un accident de moto survenu en 2010 et qui oblige depuis ce trentenaire à se déplacer en fauteuil roulant. Problème de taille, la cellule qui l’a accueillie n’est pas adaptée à son handicap. Pour son avocate Me Clémence Doumenc citée par La Dépêche du Midi, “infliger cela à un homme bloqué sur son fauteuil, c’est indigne !”
Un homme en fauteuil roulant placé en garde à vue : “indigne” selon son avocate
“Son implication dans un trafic de stupéfiants est-elle une raison suffisante pour le laisser dans une geôle non-adaptée à son handicap, dans des conditions indignes ? J’ai alerté la juge d’instruction, les enquêteurs, on me répond que son état de santé a été jugé compatible avec la garde à vue par deux médecins.”
La représentante du suspect poursuit en dénonçant un avis médical délivré sans prise en compte de l’environnement imposé à son client : “A-t-on dit aux médecins qu’il n’existait pas de cellule pour handicapé au commissariat ? Pourquoi cette garde à vue n’a pas eu lieu en milieu adapté, à l’hôpital par exemple ? Un peu de dignité n’était pas envisageable ?”
Le suspect sous contrôle judiciaire
Me Doumenc n’est pas la seule à s’insurger de cette situation. Par voie de communiqué, l’association HANDI-SOCIAL a ainsi appelé à “faire cesser immédiatement ces faits lamentables”, évoquant “un traitement inhumain et dégradant”.
Vendredi, le trentenaire ainsi que trois autres personnes ont été présentés à une juge d’instruction. S’il a été mis en examen, accusé d’avoir détenu des stupéfiants, l’homme a néanmoins échappé à la détention, en étant malgré tout placé sous contrôle judiciaire. Ces quatre suspects pourraient avoir un lien avec le couple intercepté la semaine passée par les douanes parisiennes avec 900 grammes de cocaïne, dissimulés dans des bouteilles de lait.