Place Tiananmen : 25 ans après, l’oubli organisé par la Chine
Le 4 juin 1989, la Chine réduisait à néant les espoirs nés du Printemps de Pékin. 25 ans après, le tabou est fort dans l'Empire du Milieu.
Entre le 15 avril et le 4 juin 1989, étudiants, ouvriers, journalistes ou opposants demandent des ouvertures démocratiques et la fin de la corruption. Si la contestation a touché les grandes villes, elle s’est focalisée place Tiananmen dans la capitale, Pékin. Grèves de la faim, manifestations se suivent. Malgré des négociations avec le gouvernement, ce dernier finit par instaurer la loi martiale le 20 avril.
L’armée finit par entrer en scène, et ouvre le feu sur les manifestants. Le nombre de victimes est encore aujourd’hui sujet à caution. Les sources font état de quelques centaines à plusieurs milliers de morts. Aujourd’hui, date du 25ème anniversaire de cette révolution avortée, les événements ont été érigés en tabou national, et la censure est toujours d’actualité.
Tiananmen : 25 ans de censure
Le nombre de victimes de la répression n’a jamais été communiqué par les autorités. A l’heure où le reste du monde se souvient, le Parti Communiste Chinois (PCC) interdit, et menace même d’emprisonnement, toute référence au Printemps de Pékin ses morts tragiques. D’après Amnesty International, une soixantaine de personnes ont été arrêtées. La censure n’épargne pas la communauté étrangère présente sur place. Ainsi, les étudiants étrangers ont été invités à un voyage en Mongolie Intérieure hier et aujourd’hui, par ces mots : “Tous les étudiants étrangers doivent assister à ce séjour d’études. Merci pour votre coopération”.
Si ceux qui ont vécu le soulèvement ont du mal à en parler, la majorité de ceux qui n’étaient pas nés en 1989 n’ont même pas connaissance des faits. La peur du PCC est aujourd’hui encore bien vivace de voir renaître une telle contestation à laquelle, à l’époque, de nombreux membres du Parti avaient pris part. Pour preuve, Internet est fermement contrôlé, voire purement censuré, et des figures liées à 1989 ont été placées en résidence surveillée, à l’écart de la capitale.