Seine-et-Marne : tétraplégique, elle meurt de la main de son père
Un père de famille a mis fin aux jours de sa fille tétraplégique, ne supportant plus la "charge" qu'elle représentait pour lui.
Les faits datent d’il y un peu plus de 3 ans. Le 3 janvier 2011, Americo Carneiro, père de Johana, plaçait sa main sur la bouche de sa petite fille alors endormie pour qu’elle décède. Johana, dont l’âge n’est pas précisé par Le Figaro.fr, n’était pas une fillette ordinaire. Née prématurément, elle était tétraplégique et épileptique.
Il lui était pratiquement impossible de s’asseoir sans une aide, et communiquer avec le monde extérieur était difficilement imaginable en raison d’un retard mental particulièrement marqué. Elle devait en outre porter sans cesse des couches. Tant de contraintes qui pesaient lourd sur les épaules de son père, qui a donc choisi de mettre un terme à la vie de Johana dans la maison familiale, à Boulancourt (Seine-et-Marne).
Infanticide : de la difficulté de juger les cas d’individus handicapés
Morgane Gaudin, avocate générale, a soutenu qu’il n’était “dans l’intérêt de personne” qu’Americo Carneiro soit emprisonné pour son acte. Toutefois, toujours selon l’avocate, le handicap de sa fille ne pouvait motiver un “geste” aussi “grave”. Un expert psychiatre a confirmé que la “détresse psychologique” dans laquelle se trouvait le père de Johana lui rendait insupportable la charge de sa fille. On apprend d’ailleurs d’après une source proche de l’enquête que la mère de Johana, dans un état semblable à celui de son mari, avait déjà envisagé de commettre l’irréparable avec sa fille. Hier, la cour d’assises de Melun a rendu son verdict sur cette affaire : Americo Carneiro a été condamné à 5 ans de prison avec sursis, la peine désirée par l’avocate générale.