Terrorisme : le juge Marc Trévidic se dit prêt à reprendre son poste
L’ancien juge spécialiste des questions de terrorisme, Marc Trévidic, se dit prêt à revenir aux affaires et ne cache pas son inquiétude sur la situation de la France pour les 10 années à venir.
Marc Trévidic, c’est l’un des noms associés au terrorisme en France, mais pour de bonnes raisons. L’homme a été en charge des dossiers les plus sensibles en la matière en tant que juge antiterroriste. Il a notamment eu en main les affaires des Attentats de Karachi, de la rue des Rosiers, assassinat des moines de Tibhirine.
Destitué de son poste, car la législation française n’autorise pas un juge à occuper les mêmes fonctions pendant plus de 10ans, le magistrat est revenu sur BFMTV sur les attentats du 13 novembre et se dit notamment prêt à reprendre du service si on lui en fait la demande. Il est également inquiet pour les années à venir sur la situation de la France.
Un retour aux affaires terroristes pour le juge Trévidic ?
C’est donc au micro de BFM TV que le magistrat s’est exprimé su un éventuel retour. “Si l’on veut que je revienne faire de l’antiterrorisme, je reviendrai. Bien sûr que je le ferai, vous avez vu la situation ? […] Si on a besoin de moi, je suis magistrat, je suis payé par les Français, il n’y a pas de problème”.
L’homme est également revenu sur les trois mois d’état d’urgence, non sans scepticisme sur le sujet. “Le problème de fond, c’est que l’urgence, cela n’a qu’un temps. On va faire l’état des lieux : est-ce que cela a donné quelque chose en termes d’antiterrorisme ?”.
La France en a «pour 10 ans»
L’homme insiste du le fait de prendre des mesures de fond pour lutter contre la radicalisation, notamment sur Internet et dans certaines mosquées présentes sur le territoire français pour éviter que le terrorisme ne s’enracine «C’est notre avenir dans dix ans. Là, on est mal pendant dix ans. Cela fait trente ans que l’islamisme, la menace terroriste montent dans le monde. Cela a monté en flèche ; pour que cela redescende, il faudra bien dix ans.» s’inquiète Marc Trévidic.
Sur les déclarations de Manuel Valls concernant un risque d’attaque chimique, le magistrat se veut plus mesuré. “Il y a des problèmes de diffusion dans l’atmosphère de ces produits qui font que c’est beaucoup moins efficace qu’une kalachnikov, même si cela fait plus peur dans l’absolu. Ils ont du gaz moutarde, ils ont tout ce qu’ils ont pris à Bachar el-assad, qui est un grand spécialiste. Maintenant, en termes d’impact sur l’opinion, cela ne ferait pas plus de morts. Cela peut arriver, mais ce n’est pas pire»