La Terre est entrée dans une nouvelle ère géologique, l’Anthropocène
Un groupe de scientifiques estime que l'Homme a fait entrer sa planète dans une nouvelle ère géologique, baptisée Anthropocène.
Le saviez-vous ? Nous vivions depuis 11.700 ans sous l’Holocène, une ère géologique qui avait débuté avec la fin de la dernière glaciation. En début de semaine, un groupe de spécialistes a estimé devant le Congrès géologique international que cette période était révolue.
Car comme l’a dit l’une de ces experts à l’AFP, Catherine Jeandel (directrice de recherche CNRS au Laboratoire d’études en Géophysique et Océanographie Spatiales (LEGOS), “L’Homme est devenu une force telle qu’il modifie la planète. C’est aussi inquiétant”.
Au revoir l’Holocène, bonjour l’Anthropocène ?
L’Anthropocène, ou “âge de l’Homme”, aurait selon une majorité de ces 35 spécialistes débuté au milieu du siècle dernier. C’est un fait, notre espèce a profondément modifié tout ce qui fait la nature de la Terre.
Catherine Jeandel précise : “On appelle cela ‘la grande accélération’: l’utilisation de combustibles fossiles, de matériaux artificiels, les rejets de méthane, de CO2… Tout s’est considérablement accéléré après la Deuxième Guerre mondiale en particulier pendant les Trente Glorieuses”.
Un changement d’ère officiellement acté dans deux ans au moins
Le concept de cette nouvelle ère géologique a été développé il y a une dizaine d’années par Paul Crutzen, Prix Nobel de Chimie en 1995 et par ailleurs membre du groupe d’experts cité plus haut. Il estime pour sa part que le changement avait commencé avec la Révolution industrielle au 19ème siècle, mais la majorité du collectif a donc préféré opter pour le milieu du 20ème siècle.
Ce n’est que dans deux ans au minimum que l’Anthropocène pourra être officiellement entérinée par la Commission internationale de stratigraphie, ainsi que par le Comité exécutif de l’Union internationale des sciences géologiques (IUGS).
Mais qu’est-ce que cela changera ? Laurie Barrier, enseignante chercheuse en Géologie et Géoénergies à l’Université Paris Diderot et à l’Institut de physique du globe de Paris, a été interrogée par Europe 1. Selon elle, “Cela n’aura aucune conséquence concrète dans le quotidien des gens, puisque cette époque a commencé depuis des dizaines d’années. Les scientifiques ne feraient qu’acter quelque chose qui est déjà en train de se passer. Mais il y aurait une reconnaissance de l’impact de l’homme sur l’environnement et c’est déjà important”.