Pour Terra Nova, on pourrait réguler le cannabis comme les jeux en ligne
Le think tank proche du PS publie mardi un rapport dans lequel il préconise la dépénalisation du cannabis, ainsi que la création d'une autorité de régulation.
Terra Nova, le laboratoire d’idées relance l’idée de la dépénalisation du cannabis. Mais pas seulement, puisqu’il préconise de l’accompagner d’une autorité de régulation, à la manière de ce qui existe dans le domaine des jeux en ligne.
Cannabis : une politique de répression “inefficace”
Pour le think tank proche du Parti socialiste, le cannabis est largement consommé, “et de plus en plus”. Christian Ben Lakhdar et Jean-Michel Costes, co-auteurs de l’étude et cités par Libération, estiment que les campagnes de prévention sont “Mal calibrées et mal ciblées, elles n’ont eu qu’un impact modeste, voire potentiellement contre-productif pour faire reculer le nombre de consommateurs”.
Quant à la répression, “La résurgence de la guerre à la drogue et l’instauration d’une politique du chiffre ont frappé de plein fouet les usagers (…) La répression n’arrive pas à enrayer la consommation de cannabis”.
Une structure semblable à l’ARJEL pour accompagner la dépénalisation ?
Si l’idée d’une dépénalisation est très loin d’être nouvelle, Terra Nova adopte un angle pour le moins original puisqu’une autorité de régulation, calquée sur celle qui prévaut sur les jeux en ligne en France (l’Autorité de Régulation des Jeux En Ligne, ARJEL) pourrait être créée : “La majorité des pratiques de jeu d’argent sur Internet se sont déplacées sur l’offre légale et les pratiques sur l’offre légale génèrent, à type d’activité comparable, moins de problèmes que les pratiques résiduelles sur l’offre illégale”, soulignent les auteurs.
Fiscalement, les recettes “pourraient faire l’objet d’un vote au sein de la loi de finances de la Sécurité sociale”. La production quant à elle “pourrait soit se faire par des agriculteurs français autorisés par des licences du ministère de l’Agriculture, soit par des entreprises étrangères”. Enfin, “la vente de cannabis serait confiée à des détaillants ayant demandé un agrément à l’Arca (Autorité de régulation du cannabis, Ndlr)”.