Temps de travail des urgentistes : les praticiens veulent l’équité
Les praticiens hospitaliers apparaissent quelque peu lésés de n'avoir pas été concernés par la limitation du temps de travail accordé aux urgentistes.
Depuis quelques jours et au travers de la mise en place d’une circulaire émise par le ministère de la Santé, le temps de travail des urgentistes hospitaliers est fixé à 48 heures maximum par semaine. Plus précisément, cette limite est découpée en 39 heures de travail clinique et 9 heures de travail non clinique.
Les praticiens hospitaliers semblent cependant regretter que cette mesure ne les concerne pas. Nos confrères de Pourquoi Docteur ? nous informent que le premier d’entre eux ayant communiqué son désappointement a été le professeur Stanislas Chaussade, président de la commission médicale (CME) du groupement Cochin, Broca et Hôtel-Dieu.
Limitation du temps de travail des urgentistes : la grogne des praticiens
M. Chaussade a ainsi envoyé un courriel à l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) où il y dénonce “une ségrégation entre les praticiens hospitaliers pour des raisons syndicales et politiques”. Ceux-ci continuant en effet de travailler à raison de “48 heures par semaine”. En sachant que les urgentistes bénéficieront d’une rémunération additionnelle dès lors que leur activité hebdomadaire excèdera les 39 heures.
Un refus d’appliquer le plan d’efficience sur les effectifs médicaux
Le professeur Chaussade indique également que la proposition de l’AP-HP ne peut se révéler satisfaisante d’un point de vue économique : “Pour répondre à cette nouvelle donne, l’AP-HP prévoit la création de 26 postes aux urgences, pour un coût total de 3 millions d’euros.” Toutefois, “plus de 4 millions d’euros d’économies sont demandées sur le personnel pour l’année 2015”. En énonçant dans le même temps son refus d’appliquer le plan d’efficience : “S’il manque des effectifs aux urgences, il faut les mettre, mais pas en déshabillant les autres services […] sans concertation. Dans ces conditions, je refuse d’appliquer le plan d’efficience sur les effectifs médicaux au sein de mon GH en 2015.” La gronde de ce président de CME vient rejoindre celles de la Fédération Hospitalière de France (FHF) et des présidents de CME de centres hospitaliers, alors que la semaine dernière, le SNPHAR a demandé au gouvernement d’“appliquer des mesures similaires aux autres spécialités (anesthésie-réanimation, réanimation médicale ou spécialisée, radiologie…) dont le travail est lui aussi fortement contraint par des organisations de travail rigides comme les blocs opératoires, mais aussi tous les autres plateaux techniques (radiologie, réanimation…), afin de ne pas créer de dissensions au sein de la communauté médicale”.