Tel-Aviv : La tension monte entre Israéliens et immigrés africains
Tandis que la mobilisation des réfugiés africains en Israël ne faiblit pas, des manifestations de haine ont eu lieu dans la capitale.
Les manifestations et les grèves entamées le 5 janvier en Israël par quelque 30 000 immigrés africains se poursuivent. Mercredi 15 janvier, ce sont plusieurs centaines de femmes qui ont protesté devant le bâtiment de l’ONU à Tel-Aviv. Depuis 10 jours, des milliers de militants multiplient leurs actions : rassemblement devant la Knesset, ou encore défilés devant les ambassades rythment le quotidien de la capitale israélienne.
Les réfugiés africains réclament, entre autre, le traitement de leurs demandes d’asile, ainsi que la suspension d’une loi permettant aux autorités du pays d’emprisonner les clandestins en centre de rétention pendant un an, et sans procès. Le quotidien des Africains en situation irrégulière sur le sol israélien est devenu, ces dernières années, de plus en plus compliqué. Majoritairement Erythréens ou Soudanais, ils fuient généralement des crises politiques graves, ou des persécutions.
Rejet du statut de réfugié
Le gouvernement israélien n’est pourtant pas prêt à recevoir ces demandeurs d’asile. Alors que Benyamin Netanyahu a déclaré, en décembre dernier, que «les clandestins mettent en danger le caractère juif et démocratique de l’Etat hébreu », le journal de gauche Haaretz révèle que seules 250 demandes d’asile sur 1800 déposées ont été examinées.
La population se montre également très hostile à la présence de réfugiés africains sur le sol israélien. Mercredi, suite à leur manifestation devant l’ONU, une contre-manifestation haineuse a eu lieu dans le centre-ville de Tel-Aviv : 300 Israéliens s’étaient regroupés pour protester contre la présence d’immigrés.