Téhéran projette de retirer plusieurs zéros du rial pour réformer sa monnaie

Image d'illustration. Gros plan de billets de rial iranienADN
Face à la dépréciation persistante du rial, les autorités iraniennes étudient la possibilité de retirer plusieurs zéros de leur monnaie, une mesure destinée à simplifier les transactions et tenter de renforcer la confiance dans l’économie nationale.
Tl;dr
- Suppression de quatre zéros du rial iranien proposée.
- Le projet doit encore être validé par le Parlement.
- Dépréciation due principalement aux sanctions internationales.
Un rial affaibli face à une économie sous pression
Au fil des années, la devise nationale de l’Iran, le rial, n’a cessé de perdre de sa valeur sur les marchés internationaux. Cette tendance s’est d’ailleurs accentuée après le départ des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018 et la réintroduction de sanctions contre Téhéran.
Récemment, il suffisait d’observer le marché noir pour constater que le dollar s’échangeait à près de 925 000 rials, soit une hausse notable par rapport à la veille, d’après les chiffres publiés par le quotidien économique Donya-e Eqtesad.
Un projet relancé face à l’urgence monétaire
Devant cette spirale dépréciative, la commission économique du Parlement a décidé ce dimanche de soutenir un projet de loi visant à retirer quatre zéros au rial. Selon l’agence Icana, ce plan prévoit qu’un nouveau rial équivaudrait à 10 000 anciens rials.
La nouvelle unité serait divisée en 100 « gherans », terme rappelant la structure des centimes en euro ou des cents en dollar. Un point crucial toutefois : bien que présentée une première fois en 2019 puis abandonnée, cette réforme attend encore plusieurs validations institutionnelles avant d’entrer en vigueur.
Sanctions internationales et image ternie du rialsanctions
Pour comprendre ce mouvement, il suffit d’écouter les mots du gouverneur de la Banque centrale, Mohammad Reza Farzin. Celui-ci affirmait déjà en mai que le rial « ne jouit pas d’une image favorable » sur la scène économique mondiale.
Il est vrai que les sanctions internationales ont mis l’économie iranienne sous tension extrême. L’arrivée à la Maison-Blanche du président Donald Trump, partisan d’une politique dite de « pression maximale », n’a fait qu’accélérer la chute vertigineuse de la monnaie.
Quels prochains obstacles institutionnels ?
Avant toute mise en œuvre effective, le projet doit passer l’étape décisive du vote parlementaire, puis recevoir le feu vert du très influent Conseil des gardiens — organe chargé de vérifier la conformité des lois. Parmi les principales étapes restantes :
- Soutien final du Parlement
- Validation par le Conseil des gardiens
Ce processus législatif pourrait réserver quelques surprises, tant les débats s’annoncent vifs au sein des institutions iraniennes.