Tampons bios et coupes menstruelles : des protections perméables au choc toxique
Si les tampons en matière naturelle et les coupes menstruelles peuvent être privilégiés par des femmes pensant ainsi se préserver d'un choc toxique, il apparaît que ces protections ne le sont pas davantage que d'autres.
Le syndrome du choc toxique (SCT) est une maladie infectieuse et aiguë qui, outre son caractère rare et potentiellement mortel, se traduit par la pénétration d’une toxine bactérienne dans la circulation sanguine suite à une infection par un agent pathogène.
En France, si les cas de SCT apparaissaient extrêmement faibles il y a encore une quinzaine d’années (5 en 2004), leur nombre a progressivement augmenté au fil du temps (19 en 2011 et 22 en 2014). Et si, pour se prémunir d’un choc toxique, des femmes avaient jusqu’ici recours à des tampons en matière naturelle ou des coupes menstruelles, une étude vient de révéler que ces protections ne sont pas vraiment efficaces dans ce but.
Choc toxique : les tampons bios pas forcément plus sûrs que ceux en coton
Les résultats de ces travaux ont été publiés dans le journal de la Société américaine de microbiologie Applied and Environmental Microbiology. Cité par Pourquoi Docteur ?, l’un des signataires de cette étude, le professeur de microbiologie Gérard Lina officiant à l’université Claude Bernard de Lyon, indique que les produits mentionnés plus haut sont, au mieux, aussi efficaces que les tampons faits de coton.
“Nos résultats ne soutiennent pas l’hypothèse qui suggère que les tampons composés exclusivement de coton bio pourraient être intrinsèquement plus sûrs que ceux faits d’un mélange de coton et de rayonne”. Et d’expliquer que son équipe et lui ont “observé que l’espace entre les fibres qui contribue à l’apport d’air dans le vagin représente également le site majeur de croissance du staphylocoque doré”. Le SCT est en effet l’un des facteurs de virulence de la bactérie.
Des coupes menstruelles à changer régulièrement et à faire bouillir
Cette étude est la première du genre à inclure les coupes menstruelles. Au sujet de ces dernières, il est recommandé de les changer régulièrement (tout comme les tampons bios) et de les faire bouillir au préalable afin d’éviter de fâcheuses complications, comme l’a affirmé le docteur Lina à LCI :
“Certaines femmes sont porteuses du staphylocoque doré, une bactérie qui n’est normalement pas dangereuse. Mais porter un tampon de manière prolongée peut la ‘bloquer’ au niveau du vagin. Alors, elle se multiplie et produit des toxines dangereuses”.