Tabac : Le système immunitaire déréglé même des années après l’arrêt
Deux études viennent nous rappeler que les effets du tabagisme sont durables.
Le tabac, même longtemps après le sevrage, continue d’avoir des effets délétères sur notre santé. En effet, “Fumer modifie l’immunité adaptative de manière persistante”, conclut une étude publiée le 14 février dans Nature.
L‘immunité adaptative c’est celle qui se construit après chaque nouvelle infection et qui même des années après l’arrêt du tabac, est encore affectée.
Un échantillon de mille personnes
Ce projet dirigé par l’Institut Pasteur de Paris s’est basé sur 1 000 personnes. Pendant dix ans, leur immunité a fait l’objet d’un suivi, en particulier par le biais d’examens sanguins.
Ici, le tabagisme n’a pas manqué de se faire remarquer, davantage que le temps de sommeil ou l’activité physique. L’étude vient confirmer que l’immunité acquise cette fois est aussi impactée pendant des années voire des décennies après un sevrage tabagique. Mais les chercheurs conviennent toutefois que l’échantillon est trop réduit et les réactions trop variables pour donner une durée plus précise.
L’effet épigénétique
Et ce n’est pas tout, puisque ces bouleversements sont liés à un effet épigénétique. En d’autres termes, l’ADN s’il demeure le même est affecté par l’exposition au tabac, les gènes pouvant s’exprimer différemment. Les chercheurs insistent pour rappeler que pour autant, l’arrêt du tabac est utile.
Mais quelles sont concrètement les conséquences de ces perturbations immunitaires ? Les spécialistes avancent des effets sur le risque d’infections ou de cancers, de maladies auto-immunes mais ce n’est à ce stade qu’une théorie.
Une seconde étude précise les risques
À ce sujet, une étude concernant quelque 1,5 million de personnes au Canada, aux États-Unis, en Norvège et au Royaume-Uni a été publiée il y a quelques jours. Après avoir comparé la mortalité en plusieurs groupes (fumeurs actifs, personnes qui n’ont jamais fumé et fumeurs plus ou moins anciens), ils ont conclu qu’à l’arrêt du tabac, il faut attendre dix ans pour retrouver une espérance de vie comparable à celle de quelqu’un n’ayant jamais fumé.
Et ici aussi, les chercheurs rappellent que “des bénéfices apparaissent déjà trois ans après” le sevrage.