Syrie : un rapport troublant sur Bachar al-Assad vient jeter le doute
Alors que les principaux pays en lutte en Syrie commençaient à accepter l'hypothèse de négociations de paix sans exiger le départ de Bachar al-Assad, un rapport de l'ONG Human Rights Watch vient jeter le trouble.
L’organisation non gouvernementale Human Rights Watch vient de publier un rapport accablant sur les pratiques de tortures réalisées sous le régime de Bachar al-Assad. Le rapport, intitulé “If the dead could speak” (si les morts pouvaient parler), s’appuie sur des clichés photographiques remis par un déserteur pour accuser le président syrien de crimes contre l’humanité.
Un rapport accablant pour Bachar al-Assad
L’ONG aurait, selon son rapport, récupéré 53 000 photos réalisées par “César”. Cet homme est décrit comme un ancien photographe de la police militaire syrienne. En juillet 2013, il aurait déserté en emportant avec lui ses clichés. Ces photos montrent, selon le rapport, des opposants au régime torturés dans les prisons syriennes.
Le document de 90 pages parle d’actes de torture, d’assassinat et de mauvais traitements. Des témoignages viennent ajouter du contenu au rapport. L’ONG aurait pu identifier 27 victimes sur les milliers de photos de cadavres. En conclusion du rapport, Human Rights Watch demande à ce que des observateurs puissent se rendre dans les centres de détention syriens et que les responsables soient traduits en justice.
Le régime syrien nie et met en doute le rapport
En 2014, ces clichés étaient sortis de nulle part et avaient été présentés par le Qatar comme preuves des crimes commis par Bachar al-Assad. Le président avait alors nié les accusations, parlant d’allégations sans preuves. Le Qatar ainsi que certains autres pays exigent le départ du président syrien et l’authenticité des clichés présentés à l’époque avait fortement été remis en doute.
Human Rights Watch est une ONG basée au Etats-Unis. Ce groupe privé réalise des enquêtes de leur propre chef sur le respect des droits de l’homme. Souvent critiqué pour son parti pris, il est financé par une organisation jésuite américaine mais aussi certaines multinationales qui utilisent régulièrement ces rapports pour obtenir de nouveaux marchés.