Syrie : 200 morts après l’attaque de deux bases militaires
Le Front Al-Nosra, branche d'Al-Qaïda en Syrie, s'est emparé ce week-end de deux bases militaires, causant la mort de près de 200 personnes.
Le régime de Bachar al-Assad a subi ce week-end deux revers de taille dans le nord de la Syrie. En 24 heures, il a en effet perdu deux bases militaires stratégiques de la province d’Idleb, tombées aux mains du Front Al-Nosra allié à deux groupes rebelles.
Al Qaïda en Syrie devient ainsi la force prédominante de la région.
Les deux bases militaires concernées sont Hamidiyé et Wadi al-Deif, dans la ville de Maaret al-Noumane.
L’avancée d’Al-Qaïda
“L’avancée d’Al-Nosra montre que c’est bien ce groupe djihadiste qui est la force dominante dans la province d’Idleb”, a expliqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.
Idleb est l’une des premières provinces à avoir échappé au contrôle du régime, peu après le début du soulèvement contre Bachar al-Assad en mars 2011. Elle est ainsi longtemps restée sous le contrôle de groupes rebelles modérés.
La branche armée d’Al Quaïda en Syrie, force ennemie du groupe Etat Islamique qui sévit en Syrie et en Irak, aurait perdu environ 80 combattants lors de ces deux assauts. On dénombre également une centaines de victimes parmi les rangs des forces gouvernementales.
L’Etat Islamique au centre de la question syrienne?
Les multiples assauts meurtriers, ainsi que les prises d’otages et leurs exécutions à répétition, perpétrés depuis plusieurs mois par le groupe Etat Islamique, a quelque peu détourné l’attention de la progression du Front al-Nosra en Syrie, qui combat depuis 3 ans et demi au coeur de la révolution syrienne.
De leurs côtés, plusieurs personnalités politiques occidentales se sont récemment faites entendre, plaidant en faveur d’un rétablissement des relations avec Bachar al-Assad dans le but de lutter contre l’Etat Islamique. Pour certains en effet, si “Bachar al-Assad est peut-être le diable”, face à l’EI, il est “moins diabolique”.
Plaidoiries que nombre de spécialistes ont d’ailleurs eu tôt fait de démonter, puisqu’une alliance avec le régime syrien pourrait, selon eux, jeter nombre de rebelles modérés dans les bras des djihadistes : dans un cas comme celui-ci, la crédibilité occidentale pourrait en effet être profondément remise en cause par ceux qui se battent depuis bientôt quatre années contre le dictateur sanguinaire.