Suicide : La France mauvais élève en Europe
Selon une étude publiée à l'occasion de la 15e journée internationale du suicide, les Français serait plus concernée que leurs voisins européens en ce qui concerne le suicide.
C’est le genre de record dont un pays aimerait bien se passer. Selon une étude réalisée par l’IFOP pour le compte de la fondation Jean-Jaures à l’occasion de la 15e Journée mondiale de prévention du suicide, les Français auraient davantage de tendances suicidaires que leurs voisins européens.
La France très concernée par le suicide
Cette enquête a été coordonnée par le docteur Michel Débout en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne et ses conclusions publiées sur le site de la fondation Jean-Jaures. Dans l’Hexagone, le nombre de décès lié au suicide s’élevait 15,47 pour 100.000 en 2013, contre 11,79 pour l’Allemagne, 8,14 pour l’Espagne et 6,64 pour l’Italie.
En janvier dernier, 20% des Français déclaraient avoir déjà pensé sérieusement au suicide et 5% avouaient même avoir déjà fait une tentative ayant nécessité une hospitalisation. Là encore, ce chiffre est plus important en France que chez nos voisins européens. 30% des Français qui ont participé à l’étude ont déclaré avoir un proche qui est déjà passé à l’acte. 61% des Français n’ont jamais envisagé le suicide contre 80% des Italiens, 72% des Espagnols et 70% des Allemands.
Le contexte professionnel très influent
Au total, 80 000 personnes sont hospitalisées chaque année en France à la suite d’une tentative de suicide et entre 10 000 et 11 000 mettent fin à leurs jours.
Selon l’étude, le contexte socio-professionnel influe sensiblement sur le taux de suicide. Ainsi, si les chômeurs restent plus exposés que les salariés, 40% des actifs français ont déjà eu des pensées suicidaires (25% en Allemagne). Le stress ou l’épuisement au travail font partie des des facteurs aggravants.
Il existe également un écart en fonction du sexe. Ainsi, 23% des femmes françaises interrogées déclarent avoir déjà pensé sérieusement au suicide contre 17% des hommes. Un écart équivalent dans les autres pays sauf en Italie où il n’y a pas de différence. Pour les spécialistes, plus qu’une décision individuelle, le suicide est l’affaire de tous et il appartient à chaque citoyen d’agir si une situation de détresse est détectée.