Stress pendant l’enfance, accélérateur du vieillissement cellulaire ?
Une étude canadienne suggère que des traumatismes ou de grands stress vécus pendant l'enfance pourraient favoriser une accélération du vieillissement à l'âge adulte.
Connaissez-vous les télomères ? Il s’agit d’un morceau d’ADN qui se trouve à l’extrémité de nos chromosomes. Ils les protègent, mais raccourcissent avec le temps et c’ets en cela qu’ils sont un bon indicateur de notre horloge biologique.
Ces télomères sont au coeur de l’étude menée par l’équipe canadienne du Pr. Eli Puterman (Université de Vancouver). Selon eux, un stress important ou des traumatismes vécus pendant l’enfance ou l’adolescence pourraient mener à un raccourcissement prématuré de ces fragments d’ADN à l’âge adulte.
4.600 hommes et femmes suivis
Entre 1992 et 2008, quelque 4.600 hommes et femmes de plus de 50 ans ont dû répondu remplir quantité de questionnaires relatifs à leur enfance et les problèmes alors rencontrés (comme un problème d’argent, le chômage d’un des deux parents, ou une agression sexuelle, un redoublement). Alors que 75% des individus ont rapporté avoir vécu un événement traumatisant, et 50% au moins deux situations compliquées, des prélèvements de salive étaient effectués en vue d’une mesure des télomères.
A chaque traumatisme, les télomères se réduisent
Après mesure, il s’avère qu’en moyenne, les télomères perdent 11% de leur longueur à chaque situation traumatique vécue. Certes, tous les individus ayant subi un ou plusieurs événements stressant ne vont pas forcément développer un raccourcissement des télomères. Mais il se trouve que cette association est davantage présente que dans d’autres populations.
Les scientifiques ont également relevé que les stress sociaux et psychologiques étaient plus susceptibles de présenter des associations avec des télomères plus courts que les problèmes d’argent. Même chose pour les traumatismes affrontés durant l’enfance par rapport à ceux vécus une fois adulte. Et même si aucun lien de cause à effet ne peut être formellement démontré, les chercheurs canadiens estiment que les hormones libérées lors d’épisodes stressants pourraient conduire à l’usure des cellules.