Maison d’arrêt de Strasbourg : rapport accablant du contrôleur général des prisons
Mercredi, la contrôleure des prisons rend un rapport pour le moins critique sur la maison d'arrêt de Strasbourg, un document toutefois contesté par l'actuelle garde des Sceaux Christiane Taubira. Le rapport pointe notamment les conditions de détention et la violence.
La maison d’arrêt de Strasbourg, que l’on peut également désigner par prison de l’Elsau, fait l’objet d’un rapport accablant émis par la contrôleure des prisons et publié en ce mercredi. Le document d’Adeline Hazan se base sur une visite des lieux effectuée par ses équipes du 9 au 13 mars dernier.
Le premier fait ayant interpellé la contrôleure des prisons (et rapporté par Le Point avec AFP), le cas de cet homme qui avait fait part au service médico-psychiatrique régional (SMPR) des violences qu’il subissait de la part de son co-détenu. Il avait dans le même temps affirmé craindre pour sa vie, et le rapport de Mme Hazan d’indiquer que le médecin avait alors mis au courant un gradé de la situation en requérant un changement d’urgence de cellule. Sauf que ce gradé se serait contenté de demander des explications au prisonnier en présence de son présumé bourreau.
Rapport contre la maison d’arrêt de Strasbourg : la sécurité d’un détenu non assurée ?
Un prisonnier qui sera victime d’un viol la nuit suivante. La contrôleure des prisons ajoute que le procureur de Strasbourg a été saisi via une plainte de victime, et que “l’absence de suites données au signalement du SMPR constitue une atteinte grave à la préservation de l’intégrité physique de l’intéressé”.
Le rapport pointe également du doigt des conditions de détention qui n’auraient pas été améliorées depuis une visite effectuée en 2009, quand elles n’ont pas carrément été dégradées.
Christiane Taubira conteste les faits rapportés par Adeline Hazan
Mme Hazan apparaît également opposée à la présence de caméras dans les locaux où officie le service psychiatrie dans le cadre de ses activités médicales : “L’usage de moyens de vidéosurveillance dans un espace de soin constitue une atteinte grave au secret médical et à l’indépendance des soignants”. Pour le premier cas, la garde des Sceaux Christiane Taubira parle d’une situation “plus complexe” que celle décrite dans le rapport, et que le médecin aurait communiqué au gradé que le changement de cellule “ne revêtait pas un caractère d’urgence”.
En ce qui concerne la présence des caméras, la ministre de la Justice répond que “la décision d’installer des caméras dans ces locaux a été prise en concertation et avec l’accord tant du médecin chef du SMPR que de la direction de l’hôpital de rattachement”.