Strasbourg : enquête sur un clip de rap à la gloire du trafic de cannabis
Le clip du rapport Abdelos du quartier du Neuhof à Strasbourg a déclenché une enquête de la part du parquet de Strasbourg. Ce dernier fait en effet ouvertement l’apologie du trafic de drogue.
Le trafic de cannabis est-il en train de totalement se décomplexer ? On est en droit de se poser la question à la vue des récents évènements qui ont marqué l’information dans le domaine. Après la mise en place d’une carte de fidélité chez les dealers du quartier du Val-Plan de Marseille, c’est au tour d’un clip du rappeur strasbourgeois Abdelos diffusé sur YouTube d’illustrer à à quel point les trafiquants semblent jouir d’un sentiment d’impunité totale.
Apologie du trafic de drogue, armes et quenelles
À première vue, le clip « Eider » du rappeur du quartier du Nehof fleure bon l’amateurisme avec son cadrage hésitant mais très vite, on entre dans le vif du sujet. La vidéo prend vite les allures d’un clip promotionnel sur le trafic de drogues du quartier. On y voit dans un premier temps des dizaines de jeunes, dont certains armés, rassemblés devant un immeuble du quartier alors que le rappeur déclame son texte faisant à la gloire des « bosseurs » du quartier.
Tout ou presque y est affiché, même la préparation des barrettes de cannabis et des doses de cocaïne dans les caves avant leur livraison. Furtivement, un des jeunes effectue une quenelle, le salut contestataire et jugé antisémite d’Alain Soral et de Dieudonné. À l’heure où nous écrivons ces lignes, la vidéo a été visionnée plus de 50 000 fois sur YouTube.
Enquête du parquet de Strasbourg
La plupart des jeunes apparaissant sur la vidéo le font à visage découvert et cette provocation n’est pas vraiment passée en haut lieu. Le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête confiée à la direction départementale de la sécurité publique.
Nos confrères du journal les Dernières Nouvelles d’Alsace indiquent que certains protagonistes de la vidéo ont d’ores et déjà été identifiés, certains étant bien connus de la justice française. « L’un d’eux, a été condamné l’an passé à cinq ans d’emprisonnement ferme avec mandat d’arrêt lors du procès de la demi-lune (l’un des immeubles du quartier, NDLR) au cours duquel vingt-six personnes avaient été jugées par le tribunal correctionnel de Strasbourg dans le cadre d’un vaste trafic d’héroïne. »