Sourds et malentendants : cinq fois plus exposés aux pensées suicidaires
Dans un récent Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire, l’Institut de Veille Sanitaire nous informe notamment que les personnes sourdes et malentendantes sont bien plus concernées que les autres par la violence et la dépression.
Les sourds et malentendants ne sont pas tous égaux face à la marginalisation. Si l’on peut en effet considérer que certains sont plus résistants à la vision pas forcément positive de l’autre, il apparaît que ces personnes sont, dans leur majorité, plus ciblées par la dépression et des tentatives de suicide.
C’est l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) qui, dans un récent Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH) consacré aux sourds et malentendants, nous révèle cette donnée. En indiquant ainsi que selon le Baromètre Santé sourds et malentendants 2011-12, les 5 millions de personnes atteintes de troubles auditives en France sont cinq fois plus ciblées par des pensées suicidaires que les autres.
Tentatives de suicides : entre deux à trois fois plus nombreuses chez les sourds et malentendants
Un écart notable a également été relevé au niveau des tentatives de suicides : elles sont en effet trois fois plus nombreux chez les hommes et deux fois plus chez les femmes. Alors que, nous précisent nos confrères de Pourquoi Docteur ?, les femmes à l’audition normale apparaissent généralement plus concernées que les hommes par des pensées suicidaires.
Mal-être des personnes souffrant de handicap auditif : la gêne comme principale raison
Les auteurs du bulletin ont lancé une piste pour expliquer cette inversion : “On peut poser l’hypothèse que la gêne liée aux troubles de l’audition ainsi que la fatigue liée aux efforts de communication pour les deux sexes sont tellement importantes qu’elles permettraient d’expliquer en partie l’absence de différence homme-femme sur la prévalence des pensées suicidaires qui existent en population générale.” Le mal-être ressenti par les personnes souffrant de handicap auditif s’explique en premier lieu par la gêne résultant de leurs troubles, puis par la fatigue de la communication, une activité limitée et enfin les violences psychologiques. En novembre 2014, un programme de dépistage de la surdité permanente néonatale avait été lancé afin de combattre la mise à l’écart de cette population sourde et malentendante, et ce dès leur plus jeune âge.