Smartphone : l’addiction est la même que pour certains produits stupéfiants
La dépendance aux téléphones portables provoquerait également anxiété et dépression.
À peine levé, votre premier réflexe est de vous jeter sur votre smartphone pour vérifier les notifications reçues pendant la nuit ? Vous ne pouvez pas sortir sans avoir vérifié 10 fois que vous avez bien votre téléphone sur vous et qu’il est bien chargé ? Ces petites habitudes du quotidien ne semblent pas grand-chose et pourtant, elles sont les signes d’une forte dépendance à cet appareil qui rythme désormais le quotidien de millions de personnes à travers le monde.
Selon des chercheurs de l’Université de San Francisco, les smartphones provoqueraient non seulement une addiction proche de celle de certains produits stupéfiants, mais iraient jusqu’à provoquer des symptômes dépressifs chez les utilisateurs les plus accros.
De l’addiction à la dépression
Les résultats de cette étude qui s’est penchée sur les habitudes d’utilisation du smartphone de 135 étudiants ont été publiés dans la revue scientifique NeuroRegulation. Le premier constat est que la plupart des participants de l’étude ne pouvaient s’empêcher de consulter leur téléphone de manière compulsive qu’ils soient seul ou avec des amis, en train de manger ou devant un film.
Les auteurs de l’étude décrivent des mécanismes cérébraux similaires à ceux de la morphine dans le cerveau ce qui fait basculer l’utilisateur dans le cercle vicieux de l’addiction. Mais en épluchant de plus près les résultats de leurs travaux, les chercheurs ont également remarqué que les étudiants qui utilisaient le plus leur smartphone été également ceux qui se sentaient les plus seuls et qu’ils souffraient souvent d’anxiété ou de dépression. Le cerveau des accros à ces petits écrans n’a pas l’occasion de se reposer.
Une volonté des fabricants
Pour les scientifiques, il ne fait aucun doute que ces mécanismes de dépendances sont favorisés par les fabricants de smartphones et les développeurs d’applications qui, à grands coups de notifications et de sollicitations diverses, se plaisent à grappiller du temps de cerveau disponible chez les utilisateurs.
Les chercheurs donnent quelques clés simples à appliquer au quotidien pour éviter de basculer dans ces comportements addictifs. La première est de désactiver totalement les notifications push (en temps réel) et ne garder que celles des services inutiles. Sauf en cas d’urgence absolue, il peut être utile de se fixer des horaires précis pour relever ses mails ou les derniers statuts Facebook de nos amis.
Pour recentrer cette vie digitalisée vers des choses plus concrètes, les chercheurs proposent un exercice très simple. Lors d’une soirée entre amis, le premier qui jette un coup d’œil à son téléphone doit payer l’addition.