Sites pour adultes : l’Ofcom rappelle à l’ordre AVS Group

Image d'illustration. Sites pornoAFP / PR-ADN
AVS Group, un fournisseur de sites pour adultes, a écopé d'une amende d’un million de livres sterling après avoir enfreint les exigences fixées par la loi britannique sur la sécurité en ligne, qui vise à mieux protéger les utilisateurs sur Internet.
Tl;dr
- L’Ofcom a sanctionné AVS Group d’1,05 million de livres pour défaut de vérification d’âge sur ses sites pour adultes.
- Le système de contrôle était trop laxiste, permettant à des mineurs de contourner facilement les restrictions.
- L’affaire soulève des enjeux liés aux VPN et à la protection des données personnelles, alors que le régulateur renforce ses enquêtes.
AVS Group sanctionné pour défaut de vérification d’âge
L’Office of communications (Ofcom), l’autorité régulatrice des télécommunications au Royaume-Uni, a imposé une sanction retentissante à l’encontre de la société bélizienne AVS Group, gestionnaire de plusieurs sites pour adultes comme Pornzog, Txxx, Upornia, Hotmovs, Hclips, Vjav, Pornl, Voyeurhit, Manysex ou encore Tubepornclassic. Le motif ? L’absence de « contrôles d’âge robustes » selon les exigences du Online Safety Act. La pénalité s’élève à un montant record de 1 million de livres sterling, auxquels s’ajoutent 50.000 livres pour n’avoir pas répondu dans les délais aux demandes officielles d’informations.
Des dispositifs de vérification jugés trop laxistes
Après plusieurs mois d’investigation — amorcés dès le 30 juillet 2025 —, l’Ofcom a pointé du doigt le système utilisé par AVS Group. Celui-ci reposait sur un simple téléchargement de photo, sans dispositif de détection de présence réelle (« liveness detection »). Résultat : un mineur pouvait aisément contourner ce contrôle en utilisant la photo d’un adulte. D’après le régulateur britannique : « AVS Group doit désormais mettre en place une vérification d’âge hautement efficace dans un délai de 72 heures suivant la décision, sous peine d’une amende quotidienne de 1000 livres ». La date butoir fixée est le 6 décembre 2025, sous peine que les sanctions se prolongent jusqu’au printemps suivant.
Par ailleurs, AVS Group se voit également menacé d’une astreinte supplémentaire de 300 livres par jour, cette fois pour chaque journée sans réponse à une demande légale d’information — et ce, pendant deux mois maximum.
L’ombre des VPN plane sur l’efficacité des mesures
Cette affaire ne survient pas en vase clos. Depuis l’entrée en vigueur des lois sur la vérification d’âge au Royaume-Uni (et ailleurs aux États-Unis), une recrudescence notable du recours aux VPN a été observée : plus d’1,5 million d’utilisateurs actifs au Royaume-Uni en juillet dernier, selon les rapports récents. Si le nombre tend désormais à décroître sous la barre du million, difficile pour l’heure de quantifier précisément combien cherchent ainsi à échapper aux contrôles.
L’Ofcom, prudent, poursuit son enquête auprès des parents et enfants afin d’évaluer leur connaissance et usage des VPN – outils qui chiffrent les données personnelles et contournent parfois les restrictions. Plusieurs acteurs du secteur dénoncent une « attaque injustifiée » contre ces technologies protectrices.
Doutes persistants autour de la cybersécurité et des données personnelles
Pour nombre d’experts et critiques des contrôles d’âge, les risques liés à la collecte massive de données inquiètent : photos, documents officiels ou coordonnées bancaires deviennent autant de cibles potentielles pour des cyberattaques. L’incident majeur touchant Discord en octobre dernier n’a fait qu’amplifier ces préoccupations.
Face à ce constat, Ofcom insiste : ceux qui mettent en œuvre ces contrôles doivent impérativement respecter les lois britanniques sur la protection des données. À ce jour, le régulateur conduit pas moins de 92 enquêtes actives dans le domaine du contenu adulte en ligne et a déjà sanctionné trois opérateurs majeurs depuis l’application du Online Safety Act.
En définitive, entre pressions réglementaires croissantes et réactions techniques du public comme l’usage accru des VPN, l’équilibre entre protection des mineurs et préservation des libertés numériques demeure plus que jamais fragile.