Sida : la technologie CRISPR pour des embryons humains plus résistants ?
En ayant eu recours à la technologie CRISPR, des scientifiques chinois annoncent avoir de nouveau renforcé des embryons humains face à la menace représentée par le virus du sida. Des problèmes éthiques contrarient cependant la démocratisation de CRISPR.
La technologie CRISPR, dont le nom complet est CRISPR-Cas9, est utilisée depuis 2012. Son rôle est de corriger les ADN apparaissant défectueuses. La microbiologiste Emmanuelle Charpentier, appartenant à l’équipe à l’origine de CRISPR, explique que cette dernière est “un peu comme un logiciel de traitement de texte peut permettre d’éditer ou de corriger la typographie d’un document”.
Il y a près d’un an, des scientifiques chinois annonçaient une première mondiale, celle d’embryons humains rendus supposément plus résistants au virus du sida par une manipulation génétique. Une modification réalisée à l’aide de CRISPR et qui n’avait alors pas manqué de faire naître doutes et inquiétudes chez la communauté scientifique américaine.
CRISPR : la Chine récidive dans la protection contre le sida
Et l’on vient d’apprendre par nos confrères de Ouest-France que des chercheurs chinois d’une université de Canton se sont livrés à une nouvelle modification génétique sur des embryons humains. Les scientifiques ont ainsi annoncé être parvenus à insérer une modification dans des gènes d’embryons.
Le taux de réussite de la démarche apparaît cependant faible car, sur 26 embryons testés, seuls quatre ont enregistré une modification concluante ayant ainsi permis aux cellules d’acquérir une résistance accrue face au VIH (Virus de l’immunodéficience humaine), dont découle le sida.
Une technologie posant des soucis d’éthique
Si les résultats obtenus peuvent favoriser l’optimisme quant à l’avancée du combat contre la maladie, l’usage de la technologie CRISPR n’est toutefois pas sans poser plusieurs interrogations d’ordre éthique. Pour le site genethique.org, le premier risque évoqué est celui d’une modification qui, si ratée, serait alors amenée à perdurer pour les générations futures.
Le second souci se situe quant à lui au niveau de “la modification elle-même : va-t-on chercher seulement à corriger pour redonner une fonction normale, ou va-t-on chercher à augmenter certaines capacités ?” Mme Charpentier estime pour sa part que les enjeux liés à l’usage de CRISPR “sont énormes car c’est une technologie révolutionnaire qui a beaucoup de développements possibles”.