Sheikh Hasina, Première ministre du Bangladesh, démissionne face à d’importantes manifestations et quitte le pays
Après 15 ans au pouvoir, la "dame de fer", surnom donné par ses opposants, s'est échappée de la capitale Dacca. Le commandant militaire a promis de lever le couvre-feu et de rouvrir les écoles et les commerces dès le mardi 6 août.
TL;DR
- Sheikh Hasina, première ministre du Bangladesh, démissionne après 15 ans de pouvoir.
- Les émeutes à Dacca se poursuivent, faisant de nombreux morts.
- L’opposition et les manifestants sont libérés, l’UE et l’ONU souhaitent une transition paisible.
La démission de Sheikh Hasina, un tremblement politique au Bangladesh
L’heure est au changement au Bangladesh, après le départ de Sheikh Hasina du poste de première ministre, le 5 août, suite à quinze ans de règne souvent critiqué. Un moment historique qui s’inscrit dans une période de forte agitation dans le pays.
Un couvre-feu levé, l’espoir d’une gouvernance apaisée
Suite à la démission de Hasina, l’armée a annoncé la levée du couvre-feu dès le lendemain et la réouverture des écoles et commerces, dans une tentative de ramener le calme dans la capitale, Dacca.
Parallèlement, des discussions sont engagées pour former un gouvernement intérimaire, rassemblant les principaux partis politiques.
Salute to the brave Students of Bangladesh. They've ended the 15 years long dictatorial rule of Hasina Wajid. The Indian Proxy is no longer in Dhaka!!!
✊🏻✊🏻 pic.twitter.com/NcYEjesQjS— Muhammad Saad 🇵🇸 (@hafizsaadriaz) August 5, 2024
Libération de l’opposition, l’appel du monde à une transition pacifique
Le président du pays a ordonné la libération de la dirigeante de l’opposition ainsi que celle des manifestants emprisonnés.
Cette décision a été saluée par la communauté internationale, et notamment par l’Union européenne et l’Organisation des Nations Unies, qui ont toutes deux appelé à une « transition démocratique » dans le pays. En écho à cette requête, le chef de la diplomatie britannique a appelé à « au calme et à la désescalade ».
Un lourd bilan humain, un pays en attente de changement
Malgré des avancées politiques encourageantes, le bilan humain reste lourd. Cinquante-six personnes ont perdu la vie lors des émeutes de ce lundi. Les étudiants, acteurs majeurs de ces manifestations, exigent notamment la fin du système de quotas pour l’emploi public en faveur des familles de vétérans de l’indépendance.
Des revendications sociales devenues politiques, après les premiers morts lors des manifestations réprimées à partir du 16 juillet. Sajeeb Wazed, fille de Hasina, a vivement exhorté les forces de sécurité à maintenir l’ordre et à faire respecter la Constitution. L’espoir est désormais tourné vers une ère nouvelle pour le Bangladesh.