Sénégal : transfert de deux libyens détenus à Guantánamo
Deux Libyens détenus au sein de Guantánamo ont été transférés au Sénégal. Une décision semblant s'inscrire dans le processus de fermeture de la prison américaine.
Deux Libyens qui étaient détenus à la prison américain de Guantánamo viennent de se voir transférer au Sénégal. C’est le Pentagone qui, par voie de communiqué, a fait cette annonce lundi : “Le ministère de la Défense annonce aujourd’hui le transfert de Salem Abdu Salam Ghereby et Omar Khalif Mohammed Abu Baker Mahjour Umar du centre de détention de la baie de Guantánamo au gouvernement du Sénégal”.
Une décision qui, comme l’indiquent nos confrères de Libération, s’inscrit dans le vraisemblable objectif de dépeupler le centre pénitentiaire jusqu’à sa fermeture. Laquelle est censée intervenir avant la fin du mandat de Barack Obama programmée au 20 janvier prochain.
Guantánamo : deux Libyens transférés, 89 détenus restants
Suite à ce transfert, on compte désormais 89 détenus à Guantánamo. Un chiffre attestant visiblement d’une volonté de réduire progressivement l’activité du centre de détention, ce dernier ayant ainsi accueilli un total de quelque 780 prisonniers.
De nombreuses détentions apparaissaient avoir été prononcées dans un cadre illégal, des accusés s’étant par exemple vus atterrir à Guantánamo sans avoir eu le droit à un procès. La plupart des prisonniers n’auront même jamais été inculpés, tout en étant sujets à des sévices inhumains.
Une décision prise dès 2009
Le transfert annoncé lundi par le Pentagone a été salué par le secrétaire d’État américain John Kerry, ce dernier ayant remercié le Sénégal d’accueillir sur son sol les deux détenus, certes de nationalité libyenne et non sénégalaise. On apprend par ailleurs que ce transfert n’a rien d’inattendu ni de précipité, le département d’État indiquant en effet que les différentes agences gouvernementales avaient validé ce départ vers l’Afrique dès 2009.
Ces deux Libyens étaient détenus depuis 14 ans à Guantánamo sans procès. Un délai qui laisse entendre que ces prisonniers ont été parmi les premiers de la prison, ouverte en 2002. Il avait apparemment été confirmé que ces deux hommes nouaient des liens avec Al-Qaïda et un groupe libyen de combattants islamistes.