Selon le créateur de Tron, un aspect clé du film de Disney était erroné

Image d'illustration. TronWalt Disney Productions / PR-ADN
Steven Lisberger explique qu’une représentation clé du programme CLU dans Tron ne correspondait pas à sa vision originale de l’intelligence artificielle.
Tl;dr
- Tron a marqué l’histoire du cinéma en 1982, avec des séquences d’infographie audacieuses et une esthétique rétrofuturiste qui a influencé toute une génération.
- La franchise explore le rapport entre humains et technologie, mettant en scène l’IA comme miroir des excès et responsabilités humaines.
- Le prochain opus, Tron: Ares, promet d’approfondir ces questionnements en confrontant un programme avancé à notre réalité, soulevant des enjeux sur le contrôle et l’éthique de l’IA.
L’héritage rétrofuturiste de Tron
En 1982, Steven Lisberger lançait avec Tron un pavé dans la mare du cinéma, bouleversant pour longtemps l’usage du numérique à l’écran. À une époque où le CGI balbutiait, ce film se démarquait non seulement par ses séquences d’infographie audacieuses mais aussi par sa façon d’aborder l’intelligence artificielle. Son univers graphique, marqué par des teintes néon et des décors anguleux, pouvait sembler minimaliste aujourd’hui, mais posait alors les bases d’une esthétique rétrofuturiste inédite. Difficile d’imaginer que ces images allaient inspirer une génération entière de créateurs à explorer cette zone frontière entre identité humaine et technologie.
Quand la technologie devient le miroir de l’humanité
Au fil des années, les films Tron ont cristallisé une vision singulière : la technologie n’est pas là pour supplanter l’homme mais pour lui servir de miroir. Selon Steven Lisberger, chaque avancée — y compris l’IA — doit être perçue comme le prolongement de notre responsabilité : « Qui sera l’adulte dans cette relation ? », s’interroge-t-il dans SFX Magazine. Le réalisateur met en garde contre la tentation de confier à la machine des missions qui dépassent son rôle d’outil imparfait, tout en rappelant que la véritable créativité demeure humaine.
Dans le premier volet, ce positionnement apparaît sous des airs candides : un programme rebelle menace l’équilibre du système avant qu’un héros digital ne vienne rétablir la justice, aidé par ses alliés humains. Avec Tron: Legacy, sorti près de trente ans plus tard, le propos s’épaissit : la création numérique CLU, reflet déformé de son créateur Flynn (Jeff Bridges), incarne les excès possibles lorsque l’ambition humaine échappe à tout contrôle.
Nouvelle ère, nouveaux périls ?
Le mystère plane encore autour du prochain opus attendu pour le 8 octobre 2025. Ce que l’on sait ? Tron: Ares suivra Ares (Jared Leto) — un programme avancé lâché dans notre réalité au cours d’une mission risquée. Mais cette fois-ci, difficile de présumer de ses intentions ou d’écarter tout risque lié à son émergence hors du virtuel. La présence d’Ares soulève davantage d’incertitudes que celle de Quorra (Olivia Wilde) dans le précédent film, car son rapport au monde humain reste une page blanche.
Pour éclairer ces enjeux contemporains liés à l’IA, Steven Lisberger, désormais producteur sur ce nouvel épisode, pose les questions qui dérangent : jusqu’où laisserons-nous à une intelligence sans limite carte blanche sur nos sociétés ? Sommes-nous prêts à assumer le rôle du parent responsable face à une entité potentiellement sans entrave ?
L’avenir selon Tron : entre fascination et vigilance
Les thèmes portés par cette franchise sont toujours au cœur des débats actuels sur la place grandissante de l’IA. Si Tron: Ares tient ses promesses, il offrira un nouvel éclairage sur la façon dont nos propres failles pourraient façonner — ou menacer — notre futur technologique.