Selon la Cour des comptes, la France doit impérativement réaliser d’immenses économies
Pierre Moscovici, premier président de la juridiction, critique la gestion du déficit public de la France ainsi que ses objectifs liés à l'écologie. Comment notre pays peut-il répondre à ces préoccupations ?
Tl;dr
- La Cour des comptes critique la gestion financière du gouvernement.
- Le gouvernement prévoit un déficit public au-delà de 3% du PIB en 2027.
- Les finances publiques françaises comptent parmi les plus dégradées de la zone euro.
- Le rapport souligne aussi le besoin d’une action publique cohérente et efficiente face au changement climatique.
La gestion des finances publiques sur le grill
La publication du rapport annuel de la Cour des comptes met en évidence sa “préoccupation”, voire son inquiétude quant à la gestion des finances publiques par le gouvernement. Le bilan est loin d’être flatteur et porte une critique acerbe à l’endroit du gouvernement, qui est jugé trop optimiste dans ses prévisions.
Des finances dégradées et un déficit alarmant
Au cœur de l’épineux débat sur la gestion des finances publiques, la question du déficit public occupe une place prépondérante. Selon les projections gouvernementales, le déficit public 2023 devrait dépasser “significativement” l’objectif de 4,9 % du PIB.
S’installant dans là sur le podium des pays de la zone euro les plus endettées, la France côtoie la Grèce et l’Italie. Une perspective d’autant plus inquiétante que la dette publique est prévue à 109,7 % du PIB en 2024 et 108,1 % en 2027.
Des dépenses d’adaptation climatique insuffisantes
Toutefois, au-delà de cet aspect économique, la Cour des comptes s’attarde également sur les enjeux climatiques actuels. Les magistrats font état d’une “prise de conscience” face à l’urgence climatique et saluent l’investissement dans ce secteur. Néanmoins, ils dénoncent un manque de cohérence et d’efficacité dans l’action publique. Selon eux, “l’État ne joue pas correctement son rôle de stratège”, un rôle qui consiste à fixer des objectifs clairs et à définir une trajectoire pour les atteindre.
Confronté à un équilibre précaire et à des défis titanesques, le gouvernement tarde à trouver une réponse adéquate à la situation financière du pays tout en répondant aux enjeux climatiques de notre époque. Comme l’a fait remarquer Pierre Moscovici, “il serait paradoxal d’aller taper dans le secteur sur lequel on a le plus besoin d’investissement”. Seule une politique ambitieuse et volontaire permettra de redresser cette situation économique préoccupante.