Seine-Saint-Denis : un commissaire de police aurait contraint le patron d’un bar à lui embrasser les pieds
Le patron d'un bar de Seine-Saint-Denis accuse un commissaire de police de l'avoir obligé à lui embrasser les pieds sur le terrasse de son établissement, supposément après l'avoir entendu l'insulter derrière son dos.
C’est l’histoire d’un bar du Bourget, en Seine-Saint-Denis, où les suspicieux visiteurs qu’on lui prête ne sont pas forcément les moins courtois. Cet établissement est en effet soupçonné de laisser aller et venir des vendeurs de drogue et autres proxénètes. Ciblé par quasiment deux années de surveillance policière, ce bar ne serait finalement pas aussi malfamé qu’on pouvait le penser.
Ce qui s’explique possiblement par le coup de balai donné par le nouveau gérant de l’établissement, qui n’aurait d’ailleurs pas épargné les autorités au passage. “Quand j’ai repris l’établissement, j’ai mis fin aux mauvaises habitudes des clients en uniforme qui consommaient sans se soucier de l’addition”, déclare-t-il ainsi à nos confrères du Point.
Un restaurateur contraint de baiser les pieds d’un commissaire pour l’avoir insulté
Cette surveillance amène donc ce bar à souvent accueillir des représentants des forces de l’ordre. Mais le jeudi 19 juillet dernier, le gérant du restaurant doit faire face à un cas bien particulier. Un commissaire de police vient ainsi en sa direction, et pendant que ses hommes plaquent des consommateurs contre le mur et qu’un autre policier fait le guet avec son arme bien en vue, ce haut gradé contraint le restaurateur à lui embrasser les pieds. Parce que celui-ci l’aurait supposément insulté derrière son dos.
“Je suis harcelé et abandonné par les pouvoirs publics”
Le gérant se désole d’avoir dû accéder à la requête, pour le moins interpellante, du commissaire. Mais il regrette probablement davantage l’apparente impunité de ce dernier : “Je suis harcelé et abandonné par les pouvoirs publics. J’ai signalé tous les agissements du commissaire à la police des polices. Pour rien. Je ne veux pas finir comme la libraire du Bourget qui a subi durant dix ans une situation similaire et a fini par mettre la clé sous la porte. La Seine-Saint-Denis, ce n’est pas le Far West.”
Les faits en question ont été filmés par les caméras de surveillance du bar, et le restaurateur d’avoir, par l’intermédiaire de son avocat et en plus d’une première poursuite, déposé une autre plainte auprès du procureur de la République de Bobigny pour “menaces ou actes d’intimidation en vue de dissuader une victime à déposer une plainte”.