Seine-Saint-Denis : première “marche des fiertés en banlieue”
Une marche des fiertés a été organisée ce dimanche 9 juin à Saint-Denis. Une première à l'initiative de l'association Saint-Denis Ville Au Cœur. Un millier de personnes ont répondu présentes et ont défilé dans la bonne humeur au sein d'un cortège festif et coloré.
Ce dimanche 9 juin, le département de Seine-Saint-Denis accueillait la toute première “Marche des fiertés en banlieues”. Un millier de personnes y ont participé afin de lutter contre l’homophobie et “la stigmatisation” des personnes LGBT habitant les quartiers populaires, comme le rapporte notamment France 24.
Un cortège festif et coloré
Le samedi 29 juin prochain se tiendra la célèbre “Gay pride” à Paris. Mais avant même d’avoir eu lieu, cette dernière s’est presque fait voler la vedette tant on a beaucoup parlé de sa “petite sœur”, la marche des fiertés en banlieues qui a eu lieu ce dimanche dans la ville de Saint-Denis.
L’événement a été organisé par l’association Saint-Denis Ville Au Cœur. Cette dernière se veut être “ouverte à tous” et son but “est de stimuler la cohésion sociale à travers diverses actions de toutes natures”, précise le compte Instagram officiel de SDVOC. Un événement très médiatisé qui a notamment été soutenu par des associations LGBT, comme Act Up Paris, SOS Homophobie, l’Inter-LGBT et Acceptess Transgenres, mais également la majorité communiste de la ville. Il y a trois semaines, l’association Saint-Denis Ville Au Cœur avait publié le programme de la marche sur ses réseaux sociaux.
Lutter contre la stigmatisation des personnes LGBT
Cette première marche des fiertés en banlieues s’est élancée, avec du retard, cet après-midi, depuis la place de la Déportation et de la Résistance jusqu’à la place de la basilique de Saint-Denis où elle s’est achevée vers 16h30. Un cortège aux couleurs du drapeau arc-en-ciel, avec à sa tête une musique qui retentissait, celle du rappeur Médine, aux paroles évocatrices : “Le 9-3 influence Paname, Paname influence le monde”.
A Saint-Denis, des manifestants portant des vêtements ou des drapeaux aux couleurs de l'arc-en-ciel participent à la première "Marche des fiertés en banlieue", organisée pour lutter contre l'homophobie et "la stigmatisation" des habitants des quartiers populaires #AFP pic.twitter.com/6RhcQiQhB5
— Agence France-Presse (@afpfr) June 9, 2019
Outre le combat contre la phobie LGBT à mener dans les quartiers populaires, Yanis Khames, 20 ans et organisateur de la marche, souhaite également changer l’image de la ville de Saint-Denis en luttant contre “la stigmatisation” des habitants des quartiers populaires, explique le jeune homme à l’AFP. “Si on stigmatise les banlieues populaires, on participe à stigmatiser les banlieusards et les LGBTQI + qui habitent en banlieue. Il y a des agressions qui se font à Saint-Denis, (…) ça existe ici et ailleurs, alors pourquoi dire que c’est un problème particulièrement en banlieue populaire ?”, interroge-t-il.
Marche des #Fiertés à Saint Denis #LGBTQI 🌈✊🏽 pic.twitter.com/JkWiHOCZrp
— Sophie Lascombe (@Lascombe_So) June 9, 2019
Après l’arrivée de la manifestation devant la basilique de Saint-Denis, les participants ont été conviés à rejoindre l’espace culturel 6B de Saint-Denis, pour une soirée de clôture festive prévue jusqu’à 01H00 du matin.
Selon un rapport dévoilé en mai 2019 par SOS Homophobie, les agressions physiques envers les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bis, trans) ont atteint dans le pays un niveau inégalé, en 2018, avec 231 agressions physiques recensées. Le précédent rapport datait de 2013, année pendant laquelle 188 agressions avaient été dénombrées. 2013 avait été marqué par un pic des actes homophobes liés à l’adoption de la loi autorisant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe.