Seine-Saint-Denis : une comptine jugée raciste distribuée aux écoliers
Intitulée "Chang Le Petit Chinois", elle a été distribuée dans une école maternelle d'Aubervilliers. Le rectorat va être saisi.
Depuis mardi, une comptine relayée sur les réseaux sociaux crée la polémique. Distribuée à des écoliers d’une école maternelle d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), elle s’appelle “Chang Le Petit Chinois”, et depuis de nombreuses associations la jugent stigmatisante.
“Chang est assis, il mange du riz”
Voici les vers à l’origine du malaise ressenti : “Chang est assis, Il mange du riz, Ses yeux sont petits, Riquiquis. Chang me sourit, Quand il me dit: ‘Veux-tu goûter à mes litchis? ‘. T’es dans ton bateau qui tangue, T’as mal dans tes tongs, Tu vois des orangs-outangs, Ta tête fait ping-pong, Ping !”.
Merci à l'auteure de cette adorable comptine, pas du tout bourrée de clichés. Le #racisme ordinaire a de beaux jours devant lui, surtout si on l'enseigne dès la maternelle. Allez je mets mes tongs… faire mes courses chez Tang #2017 pic.twitter.com/X3bRocZpsS
— Linh-Lan Dao (@ceruleeann) December 26, 2017
Pour Dominique Sopo, à la tête de SOS Racisme, la chanson est “remplie de clichés, avec tout ce que cela suppose de grossier [qui] réduit les Chinois (et donc, dans l’esprit de beaucoup, les personnes d’origine asiatique) à quelques traits sommaires, avec une petite référence physique bien dégueulasse”. Il ajoute que “Nous sommes en France en 2017. Un pays où il y a beaucoup de personnes d’origine asiatique. Comment dès lors accepter que des personnes soient réduites à quelques clichés et renvoyées à une anormalité physique qui rime toujours avec illégitimité citoyenne ?”.
Le ministère s’engage à saisir le rectorat
Au bas de la comptine, un nom, Les Ateliers du Préau. La société, intervenante dans les écoles, répond par la voix de leurs deux fondatrices : “Dans le cadre de l’éveil musical, le professeur avait la liberté de choisir des morceaux musicaux qui lui semblaient pertinents. Nous n’avons jamais validé cette comptine. Notre intervenante a apposé notre nom mais elle n’était pas censée le faire. Nous ne sommes pas signataires de ce texte qui a été donné dans deux classes dans une école à Aubervilliers”.
Le Figaro rapporte leurs derniers mots à ce sujet : “Nous allons nous excuser et faire dès la rentrée un communiqué auprès des parents des élèves de ces deux classes. Enfin, nous nous assurerons auprès de tous nos intervenants que cette comptine ne puisse plus jamais être éditée et partagée”.
Quant à Dominique Sopo, il indique sur Facebook que “le ministère vient de s’engager à saisir le rectorat où se situe l’école dans laquelle cela a eu lieu”.