Seine-et-Marne : Plainte collective contre un incinérateur trop polluant
Pendant plusieurs années, l’incinérateur a rejeté des taux de dioxine très supérieurs aux normes en vigueur.
Le procès qui s’ouvre aujourd’hui au tribunal de grande instance de Paris est exceptionnel à plus d’un titre. Tout d’abord à cause du nombre de plaignants, mais surtout, parce que ce sera la première fois qu’un propriétaire-exploitant d’incinérateur de déchets ménagers est jugé en correctionnelle.
Une plainte collective réunissant 165 personnes vise en effet l’ancien incinérateur de la commune de Vaulx-le-Pénil (Seine-et-Marne), épinglé pour une pollution anormale qui aurait coûté la vie à plusieurs riverains.
Pollution dépassant de 2000 fois la norme
Les détails de cette affaire de « l’incinérateur » ont été récapitulés par nos confrères du Parisien. Les faits remontent à la période qui couvre les années 1999 à 2002. À cette époque, l’incinérateur aurait rejeté des taux de dioxine jusqu’à 2200 fois supérieurs aux normes en vigueur à l’époque.
Fermée il y a 15 ans, l’usine appartenait au syndicat Siguam avant d’être reprise en 2002 par la Communauté d’agglomération Melun Val-de-Seine (CAMVS).
Des décès brutaux
C’est donc la communauté d’agglomération qui est jugée aujourd’hui pour « mise en danger de la personne » entre 1999 et 2002, et pour « poursuite d’une installation classée non conforme » entre mars et juin 2002, date à laquelle l’incinérateur qui n’était plus aux normes a été fermé.
La pollution générée par l’incinérateur aurait contaminé de nombreux riverains de l’installation dont certains font partie de l’Association des victimes de l’incinération des déchets et de leur environnement (AVIE) qui s’est constituée partie civile.
Selon les plaignants, la pollution est à l’origine de nombreuses maladies. Une dizaine de riverains sont morts ces dernières années d’un lymphome non hodgkinien qui pourrait être lié à cette pollution. Une dizaine d’autres en souffrent. Le procès devra notamment permettre de statuer sur la corrélation entre la pollution à la dioxine et ces cas de cancer. Les fumées polluées transportent en effet cette dioxine qui se pose ensuite sur les sols et peut se fixer dans le lait des vaches ou les œufs des poules.