Schizophrénie : la zone du cerveau d’où émanent les “voix” pourrait être partiellement réduite au silence
Après que des chercheurs ont localisé la zone du cerveau où les schizophrènes entendent leurs "voix", il pourrait être désormais question de faire usage d'impulsions magnétiques pour réduire ces émissions hallucinatoires.
On sait enfin d’où proviennent ces “voix” que les personnes atteintes de schizophrénie disent entendre. C’est ce que révèle une étude dont les résultats ont été dévoilés lors de la trentième édition du congrès du collège européen de neuropsychopharmacologie, qui se tenait jusqu’à aujourd’hui à Paris.
Des chercheurs français sont ainsi parvenus à identifier la zone du cerveau d’où sont issues ces émissions. Dans un communiqué dont Sciencesetavenir.fr rapporte la teneur, ces scientifiques indiquent avoir conduit un essai clinique auprès de 59 patients, lesquels ont été soumis un traitement de stimulation magnétique transcrânienne (SMT/TMS) pour 26 d’entre eux quand les 33 autres ont reçu un placebo.
Des impulsions magnétiques ont sensiblement réduit les “voix” de schizophrènes
Le premier traitement mentionné plus haut permet de transmettre des impulsions magnétiques au cerveau en passant par le crâne. Il est apparu que pour plus d’un tiers des patients traités aux stimulations magnétiques, leurs “voix” avaient été réduites et ce de manière “significative”.
Le professeur Sonia Dollfus, officiant au sein du CHU de Caen et principale signataire de l’étude, indique qu’“il s’agit du premier essai contrôlé (traitement contre placebo) qui montre une amélioration chez ces patients en ciblant une zone spécifique du cerveau et en utilisant cette stimulation (SMT/TMS) à haute fréquence”.
Environ 600.000 patients en France
Et la chercheuse d’ajouter : “Nous pouvons maintenant dire avec certitude que nous avons trouvé une zone anatomique spécifique du cerveau associée à des hallucinations auditives verbales dans la schizophrénie”. Mme Dollfus reconnaît toutefois “le long chemin” qu’il reste à parcourir avant de pouvoir établir avec précision le recours à ces impulsions dans le cadre d’un traitement de longue durée.
On estime qu’environ 600.000 personnes sont atteintes de schizophrénie en France, avec des chiffres de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) attestant d’une maladie touchant plus de 21 millions d’individus au niveau mondial.