Savoir reconnaître les signes d’une crise cardiaque
En France, chaque année 50.000 Français décèdent à la suite d'une crise cardiaque. Mais nombre d'entre eux pourraient être évités, en ayant connaissance des signe avant-coureurs.
Chaque année, 120.000 Français sont victimes d’une crise cardiaque, qui entraînent 50.000 décès. Or, selon une nouvelle étude franco-américaine, les premiers symptômes surviendraient jusqu’à plusieurs semaines auparavant.
Selon les chercheurs de l’Inserm, qui ont participé à cette étude, “Plus de la moitié des patients qui meurent subitement auraient des signes avant-coureurs, ce qui laisserait largement le temps d’intervenir”.
Crise cardiaque : quels sont les symptômes ?
Pour mener à bien leurs recherches, scientifiques du Centre d’expertise mort subite de l’hôpital Georges-Pompidou et d’un institut situé en Californie ont reconstitué les quelques semaines, avant décès, de 839 individus. Pour cela, ils ont fourni un questionnaire à leurs proches et passé au crible leur dossier médical. A noter que seules 96 de ces personnes ont survécu.
Dans près d’un cas sur deux, le symptôme lié était celui d’une sensation de douleur dans la poitrine. D’après Eloi Marijon, qui a supervisé les recherches, “dans deux cas sur trois, les douleurs de la poitrine sont caricaturales d’un problème cardiaque, avec une douleur intense en étau”. Si ce signe est connu, il en est d’autres qui permettent d’alerter. C’est le cas dans 18% des cas de l’essoufflement d’effort, qui survient à partir du moment où comme son nom l’indique, un effort est entrepris. Le symptôme apparait généralement quelques jours avant l’accident cardiaque et se maintient jusqu’à sa survenance.
Enfin, dans 6% des cas, les pertes de connaissance qui interviennent de façon intermittente, peuvent être des signes dont il faut tenir compte.
Quand alerter les services d’urgence ?
Et pourtant : selon Eloi Marijon, “seulement 19 % des patients avec des symptômes ont appelé les secours. Ceux qui ont appelé présentaient 6 fois plus de chances de survivre (atteignant plus de 30 % de survie) comparé à ceux ayant négligé leurs symptômes”.
Pour autant, il insiste pour rappeler qu’une douleur au niveau thorax ne doit pas systématiquement faire l’objet d’un appel aux Urgences. Si la douleur est continue, un appel est justifié mais pour un signe chronique, le chercheur de l’Inserm demande “stratification des symptômes” qui déclenche certains types de suivis médicaux. Selon lui, les résultats de cette étude “doivent motiver la communauté médicale à développer une nouvelle stratégie de prévention (permettant d’identifier les sujets à risque d’arrêt cardiaque à court terme)”.