Saint-Ouen : 292 personnes évacuées du squat de la Tour Cara
292 personnes ont été évacuées ce mardi matin de la tour Cara à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. occupée à l'initiative de l'association Droit au Logement.
De foyer de jeunes travailleurs, la tour Cara située rue Adrien-Meslier à Saint-Ouen était connue depuis septembre 2015 pour être devenue l’un des plus gros squats de la banlieue parisienne. L’immeuble de 14 étages a été évacué hier matin entre 6h30 et 8h30 selon les informations du journal Le Parisien.
292 personnes évacuées de la tour Cara
Promis à la destruction depuis 2014, l’immeuble avait été investi par une centaine de personnes à la rue, surtout des familles roms, à l’initiative de l’association Droit au Logement (DAL). Depuis, de nombreuses autres personnes se sont installées dans les lieux et 292 squatteurs ont dû être évacués hier matin.
Parmi les habitants expulsés, la préfecture précise que 110 personnes « vulnérables » seront accueillies en hébergement d’urgence mais la durée de ce relogement n’a pas été précisée. Les autres ont droit à trois nuits d’hôtel. 10 mineurs isolés ont été pris en charge par la Croix Rouge. 4 personnes en situation irrégulière seront régularisées et 5 se sont vus notifier une obligation à quitter le territoire français.
La destruction de la tour imminente
Selon William Delannoy cité dans Le Parisien, « Maintenant que la tour a été évacuée, nous allons pouvoir reprendre les démarches de démolition. Celle-ci devrait avoir lieu avant la fin de l’année. À la place, 150 logements, dont 30 % de logements sociaux, seront construits ».
Selon la préfecture, la tour est en état d’insalubrité très avancée. L’association qui gérait le bâtiment a été mise en liquidation judiciaire il y a un an. Plus personne ne s’occupe de l’entretien des logements. Une fuite a provoqué une importante flaque d’eau et les parties communes sont jonchées de déchets et envahies par les rats, des conditions de vie inacceptables selon la préfecture. Le DAL tente de se défendre de ces conditions de vie difficiles en précisant « Nous n’avons pas la compétence pour gérer un immeuble… Notre objectif était de mettre à l’abri des familles qui dormaient dehors, sans aucune solution. Là, elles vont retourner dehors. »